• L'inégalité comme choix politique

    4 centimes sur 100 seulement viennent de l'impôt sur le capital dans le monde.

     

    Le néolibéralisme est à la racine des titanesques disparités de ressources entre une poignée de milliardaires et des milliards de pauvres. 

    les inégalités sont hors de contrôle. Les fortunes de milliardaires ont augmenté de 2,5 milliards de dollars par jour en 2018 alors que des dizaines de milliers de personnes souffrent chaque jour faute d’accès aux soins. Les gouvernements sous-taxent les plus fortunés quand, dans le même temps, les services publics cruciaux, comme la santé ou l’éducation, s’effondrent faute de financements.

    L'inégalité comme choix politique

     

    26 personnes dans le monde ont autant d'argent que la moitié de l'humanité

    Le nombre de milliardaires a presque doublé depuis la crise financière de 2008. En France, il a presque triplé, passant de 14 à 40… Nos économies ne fonctionnent plus pour la majorité, mais seulement pour quelques privilégiés. D’un côté, les plus nantis et les multinationales, qui ont vu leur taux d’imposition fondre, profitent du système pour optimiser leur évitement fiscal, et les actionnaires s’octroient des dividendes de plus en plus démesurés. De l’autre, beaucoup de travailleurs ont vu leur salaire stagner ou baisser et les secteurs de la santé ou de l’éducation manquent cruellement de ressources.

     

    Les politiques de dérégulation ont le vent en poupe, alimentant la montée des inégalités et le dégagisme…

    Le modèle néolibéral est discrédité depuis longtemps, mais il tient toujours lieu de référence pour l’élite politique et économique. Même le FMI admet désormais qu’il amplifie les inégalités et que le fameux «effet de ruissellement» ne fonctionne pas. 

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    La théorie du ruissellement cette idée, qu’il serait plus "efficace" pour l’intérêt général d’alléger les charges fiscales des plus riches, était à la mode au début des années 1980, à l’époque du triomphe de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Le mot de "ruissellement" (traduction de "trickle down") est apparu dans le débat public lorsque, fin 1981, le jeune (et critique) directeur du Budget de Reagan, dans une célèbre interview à "The Atlantic", avait expliqué que la politique du président était en fait le retour de "la vieille doctrine républicaine" . 

     

    Or, Des économistes du fond monétaire international (considéré comme le temple du néolibéralisme) ont étudié de près les effets sur la croissance de changements de revenus, selon leur niveau. Résultat, ils ont tordu le cou à la prétendue "théorie du ruissellement" :

    "Nous constatons que l'augmentation de la part du revenu des pauvres et de la classe moyenne augmente la croissance, tandis qu'une augmentation de la part du revenu des 20% supérieurs entraîne une croissance plus faible – c'est-à-dire que lorsque les riches s'enrichissent, les avantages ne se répercutent pas sur le revenu.":http://09novembre1989.revolublog.com/supprimer-l-isf-ralenti-la-croissance-a159383414

    Les inégalités sont un choix politique. Les gouvernements ont aidé à créer la crise et ses inégalités.

     

    Les mêmes constats ont déjà été dressés contre une mondialisation qui exacerbe ces inégalités, mène à un écocide et conduit la planète dans le mur…

    Le néolibéralisme nous accompagne depuis près de quarante ans. Mais ce modèle  vit ses derniers jours, comme le montre l’éruption de colères populaires en France et dans le monde. 

    La plupart des leaders politiques n’ont rien fait pour s’attaquer à cette urgence démocratique. Certains, comme Donald Trump ou Emmanuel Macron, ont même diminué les impôts pour les plus riches. Ce qui a changé, c’est la colère et la frustration de la population. Si ces inégalités extrêmes persistent, et les gouvernements continuent le «business as usual», le sentiment de révolte augmentera contre ces politiques toxiques et clivantes. Des gouvernements partagent le constat, la Corée du Sud, la Sierra Leone ou encore la Thaïlande ont déjà augmenté leurs taxes sur les grandes fortunes pour investir dans les services publics… Ces pays restent très minoritaires. La plupart des leaders politiques parlent de réduire les inégalités mais ne font pas grand-chose pour y parvenir. Pire, ils abaissent la taxation des richesses et du capital et réduisent les investissements dans les besoins primaires.

     

     

    L'inégalité comme choix politique

    Entre 1980 et 2016, les 1 % des personnes les plus riches du monde ont capté 27 % de la croissance du revenu, contre 12 % pour les 50 % les plus pauvres de la planète. Or, encore une fois, même le FMI reconnaît aujourd’hui que cette tendance n’est pas tenable et qu’on peut taxer les plus fortunés sans freiner le développement économique. La libéralisation de la finance a eu un impact terrible sur la vie des gens ; elle a provoqué la crise de 2008, elle a créé un réseau de paradis fiscaux favorisant l’évasion fiscale et l’évitement de l’impôt pour les multinationales et les plus riches. 

     

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    Toujours moins d’impôts, toujours plus de dividendes, de bonus et de gaz à effet de serre. Lors la 3e édition du grand raout «Choose France», pendant lequel Emmanuel Macron recevait sous les ors du château de Versailles 150 patrons français et internationaux pour leur vanter l’attractivité de l’Hexagone, dans un contexte marqué par deux mois de crise des gilets jaunes qui ont remis au premier plan la question de l’injustice fiscale et la thématique d’un «président des riches».  «Les grandes entreprises françaises, un impact désastreux pour la société et la planète», le rapport d’Attac pointe les pratiques des 40 plus riches d’entre elles, réunies au sein du CAC 40, sur la période allant de 2010 à 2017.

     

    Premier constat  ces grands groupes paient de moins en moins d’impôts. En 2017, ils se sont acquittés d’un peu plus de 30 milliards d’euros de taxes sur les bénéfices dans le monde, soit 6,4 % de moins par rapport à 2010, alors que leurs profits ont augmenté dans le même temps de 9,3 % et les dividendes versés aux actionnaires de 44 %. Avec 57,4 milliards d’euros en 2017, ils ont l’an dernier battu leur précédent record datant de 2007, juste avant la crise financière. Des pratiques facilitées par la démultiplication des filiales (un peu plus de 16 000) dont 15 % sont établies dans des territoires identifiés  comme des «paradis fiscaux et judiciaires».

     

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    Le fait que l’Etat soit présent au capital de certains de ces géants «n’a malheureusement pas d’effet sur leur comportement», l'exemple du gazier Engie, dont l’Etat est actionnaire à 24 %, et qui, sur ses 2 300 filiales, en compte 327 basées dans des paradis fiscaux. Les effectifs, eux, ont suivi la pente inverse, chutant de près de 20 %. A l’image de Michelin, dont le chiffre d’affaires a progressé de 22 % pendant que l’emploi en France a été réduit d’autant.

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    Une attrition qui contraste avec les rémunérations octroyées aux dirigeants, en hausse de 32 % entre 2010 et 2017 alors que le salaire moyen n’a augmenté que de 22 %. «Les inégalités sont plus fortes que jamais», il faudrait en moyenne quatre-vingt-quinze ans à un employé pour empocher le salaire annuel de son patron.

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    Alors que ces grandes entreprises ont multiplié les annonces visant à limiter leur empreinte carbone depuis la COP 21 en 2015 - plusieurs d’entre elles en étaient sponsors -, 22 sur 40 ont déclaré des émissions de gaz à effet de serre en hausse en 2017 par rapport à 2016, pour un total de + 5 %.  En 2017 les banques françaises ont consacré 70 % de leurs investissements énergétiques aux énergies fossiles, contre 20 % aux renouvelables. «Elles vont encore une fois dire qu’elles font tout pour lutter contre les inégalités, le réchauffement climatique…Mais ces données montrent très clairement que ces entreprises roulent en réalité pour leurs actionnaires, qu’elles gavent de dividendes, et ne s’intéressent pas trop à la question de la justice sociale - qui est aujourd’hui au cœur du mouvement social en France - ni à la justice fiscale.»

     

     

    L'inégalité comme choix politique

    «Depuis la crise de 2008, le poids de la fiscalité a été transféré des entreprises vers les ménages, l’augmentation nette des recettes fiscales est attribuable aux impôts sur les salaires et aux taxes sur la consommation comme la TVA» Ces taxes sur la consommation, identiques pour tous, aggravent les inégalités puisqu’elles pèsent plus lourdement sur le budget des moins riches. Si on combine les différents impôts, on en arrive  à des déséquilibres tels que les 10 % les plus pauvres paient proportionnellement plus que les 10 % les plus riches. 

     

     

     

    Notes:

    Winnie Byanyima, directrice d’Oxfam : "Ne cassez pas le modèle social français !"

    Winnie Byanyima : «Les inégalités sont un choix politique»

    En 2018, 26 personnes possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité

    26 personnes dans le monde ont autant d'argent que la moitié de l'humanité

    Bénéfices en hausse, impôts en baisse : en France, Attac attaque le CAC

     

    « Supprimer l'ISF ralenti la croissanceVoitures autonomes,une tromperie à la mode »
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