• L'UE des lobbys,pas de la démocratie

     

    L'UE des lobbys,pas de la démocratie

     

    Parmi les institutions les plus perméables aux lobbys, l’Union européenne se détache incontestablement. Avec plus de 10 000 organisations inscrites au registre officiel des lobbys, Bruxelles est la capitale européenne des intérêts privés. Les chiffres ont de quoi effrayer: ce sont 30 000 personnes qui sont présentes à Bruxelles dans le seul but d’influencer la décision politique, soit deux fois plus que le nombre de fonctionnaires européens. La lutte est déséquilibrée: pour un député européen, on compte 40 lobbyistes. Et lorsque les mandats politiques s’achèvent, nombreux sont les anciens commissaires européens ou députés à rejoindre les lobbys: 50% des anciens commissaires et 30% des députés, pour être précis.

    On se souvient de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne pendant dix ans, devenu lobbyiste sitôt son mandat terminé au profit de la banque américaine Goldman Sachs.

    Comment espérer, dans ce contexte, que la décision politique serve l’intérêt général? Prenons un exemple: la lutte contre l’évasion fiscale. Soi-disant un cheval de bataille de l’exécutif européen. Or, qui tire les ficelles de la politique européenne en la matière, Les quatre plus grands groupes mondiaux d’audit financier – Deloitte, PwC, Ernst & Young et KPMG – ceux-là mêmes qui sont responsables des montages fiscaux permettant aux entreprises de s’affranchir de l’impôt....

    Barroso n’est pas le premier dirigeant européen à partir bosser pour la gigantesque banque d’affaires américaine.

    Romano Prodi, son prédécesseur à la tête de la Commission entre 1999 et 2004, avait été recruté pour conseiller la banque américaine entre 1990 et 1993, puis après 1997, sur les questions internationales.

    Commissaire européen à la Concurrence entre 1985 et 1989, directeur général du Gatt puis de l’OMC de 1993 à 1995, l’Irlandais Peter Sutherland a, lui, été président non exécutif de la filiale européenne de la banque (Goldman Sachs International) entre 1995 et 2015. C’est ce thatchérien pur sucre que Barroso est appelé à remplacer au sein des instances de la banque américaine.

    Mario Draghi était chargé des « entreprises et pays souverains »

    Mario Monti, commissaire européen au Marché intérieur, puis à la Concurrence entre 1995 et 2004, est devenu conseiller international de Goldman Sachs dès 2005. Aujourd’hui, après avoir dirigé un gouvernement « technique » en Italie entre 2011 et 2013, il est toujours dans le circuit des institutions européennes : il reste « conseiller spécial » auprès de la commissaire au Budget Kristalina Georgieva en tant que président du groupe de haut niveau sur les ressources propres de l’Union européenne.

    Mais c’est un autre Italien qui, à juste titre, concentre tous les regards : Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) depuis 2011, a été le vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe entre 2002 et 2005. Nommé associé, il était chargé des « entreprises et pays souverains ». L’une de ses missions consistait alors à vendre aux États des produits financiers complexes, permettant notamment de dissimuler une partie de la dette souveraine, comme en Grèce. Mais Draghi a toujours dit tout ignorer de ces maquillages, ce qui a suffi à convaincre les chefs d’État et de gouvernement de la zone euro…

    La banque américaine spéculait sur les marchés en vue d’une faillite de la Grèce

    Ex-membre du directoire de la Bundesbank et chef économiste de la BCE, l’Allemand Otmar Issing a aussi été conseiller de Goldman Sachs. En 2010, il avait été pris la main dans le sac : il avait publié une virulente tribune dans le Financial Times contre tout plan de sauvetage de la Grèce, en dissimulant ce ménage grassement rémunéré, alors que la banque américaine spéculait sur les marchés en vue d’une faillite du pays…

    En Grèce, Goldman Sachs a pu compter également sur d’autres employés : l’économiste Lucas Papademos qui, après avoir participé au maquillage des comptes publics sous sa houlette à la fin des années 1990 en tant que gouverneur de la Banque centrale hellénique, a été premier ministre en 2011-2012 ; et son ex-trader Petros Christodoulou qui, en 2010, devient patron de l’agence de l’organisme de la gestion de la dette publique grecque.

     

    On le voit avec Barroso, l’idylle entre les dirigeants de l’Union européenne et Goldman Sachs n’est pas que du passé… La Commission dirigée par Jean-Claude Juncker comptait encore un ex de la banque américaine : figure de l’implantation du programme d’austérité dans son pays en 2011, le Portugais Carlos Moedas, commissaire à la Recherche, la Science et l’Innovation depuis 2014, a également travaillé chez Goldman Sachs au début des années 2000. 

     

     

     

    Loin de se vouloir au départ une entité politique, encore moins sociale, c’est  un espace uniquement économique fondé sur la libre circulation des marchandises et donc, essentiellement capitaliste, dont notre Union Européenne elle-même naquit en 1957, avec le traité de Rome. Preuve en est que cette actuelle UE se dénomma longtemps, jusqu’en 1992 (date de l’entrée en vigueur du plus politique traité de Maastricht), "Communauté Économique Européenne", appellation alors synthétisée sous le sigle de CEE. Dans un grand marché européen sans barrières commerciales, où les capitaux et les marchandises peuvent circuler librement,autrement dit le paradis rêvé du capitalisme, les usines s'installent là où c'est le plus rentable, c’est-à-dire le moins cher. Dans les pays de l'Est les salaires sont bas, alors que la formation et la productivité en usine est tout à fait semblable à la nôtre, voire meilleure. En Slovaquie, le Smic est de 480 euros par mois, contre 1.500 bruts chez nous,une mine d'or à exploiter!

     

     

    Découvrez:  Comment se préparent les révolutions de couleur

    Le multimillionnaire George Soros a fourni une couverture économique en 1987 au gouvernement de Mikhail Gorbachov, par le biais d’une ONG connue sous le nom de l’Institut des études de sécurité Est-Ouest, IEWSS (son acronyme en anglais).

     

    Des informations indiquent que Soros et la CIA ont favorisé la diffusion de deux termes orchestrés dans ces années par l’Occident – « perestroïka » (restructuration) et « glasnost » (transparence)

    Notes:

    Quand les Français ont dit non à l’Europe

    « Macron invite les dirigeants de BlackRock au comité d'Action Publique 2022L'envers du décor de la "chute" de l'URSS »
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