• La régression sociale sous le néolibéralisme

     

    La régression sociale sous le néolibéralisme

     

    Les ordonnances en gestation visant à modifier le Code du Travail ne sont pas de simples mesures techniques mineures. Elles constituent, bien au contraire, un bouleversement formidable de la philosophie du droit du travail.

    En France,les "réformes" sont des idées importées d'anciennes dictatures

     

    Le droit du travail est né pour corriger des rapports inégalitaires entre le salarié et l’employeur en se présentant comme la contrepartie du rapport de subordination originel. On en trouve la trace, au lendemain de la Libération, dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 intégré dans celui de la Constitution de 1958.

     

    Le droit du travail n’a jamais eu pour objet d’être au service d’une politique économique, plus ou moins contingente et fluctuante, visant à établir la relance économique, ce à quoi on veut l’asservir aujourd’hui, comme le montre l’exposé des motifs des ordonnances .

    Ce glissement du Juridique vers l’Économique – qui tourne le dos à tous nos principes hérités de la Révolution française de 1789 prônant le primat du Droit sur toute autre considération – montre la prégnance de la dictature d’une forme rudimentaire d’économisme qui ne voit dans l’Homme qu’un instrument économique et soumet toute l’organisation de la société à la doxa* économique libérale, au détriment d’un projet de société humaniste et social.

     

    Or le droit du travail a toujours été conçu, quelles que soient les majorités politiques qui s’étaient jusqu’alors  succédé au pouvoir, comme un droit correcteur au service des plus faibles.

     

    Le raisonnement ne partait pas du niveau de l’entreprise ni de sa taille : il considérait seulement la condition salariale (contrat de travail) et visait à corriger juridiquement un rapport de domination économique pour en limiter les effets et les excès éventuels en accordant des droits, les mêmes, à tous les travailleurs.

     

    Les ordonnances qu’on nous propose introduisent un droit du travail fondamentalement inégalitaire au gré de la situation et de la taille des entreprises, quelles que soient les qualifications et compétences des salariés.

    Photo:

    Brigitte Macron, Emmanuel Macron, Sergio Mattarella et sa fille Laura Mattarella, devant le château de Chambord dans le Loir-et-Cher le 2 mai 2019 

     

    Ce n’est pas une « réforme », c’est une « contre-réforme », ou plutôt une « restauration », celle de la domination économique brute du premier tiers du 19ème siècle en France avant l’essor du syndicalisme et des partis ouvriers.

     

    La France est définie dans notre constitution comme une « République démocratique et sociale » (article 1er).

     

    Avec ces ordonnances, elle ne sera plus une République « sociale », elle sera désormais une République « libérale ». Ce sont, en effet, ses fondements économiques qui, comme au sein de l’Union européenne, se substitueront désormais à sa nature politique et à son pacte social.

    C’est une régression au nom d’une idéologie offensive et agressive : celle du néolibéralisme qui veut restaurer des formes passées de domination économique au profit des détenteurs des moyens de production et d’échanges.

     

    Notes:

    La régression sociale par le néolibéralisme

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