• Les experts favorables au remdésivir ont des liens d'intérêt avec des labos

     

    Les experts favorables au remdésivir ont des liens d'intérêt avec des labos

     

     

    Le président du consortium chargé de trouver un traitement anti-Covid-19 ,Yazdan Yazdanpanah est lui-même expert auprès de l'OMS. Et ce en tant que président de GloPID-R. GloPID-R est un réseau chargé d'orienter rapidement les financements mondiaux en cas d'épidémie, une institution à la fois alliance de groupes scientifiques et bailleur de fonds mondial, auquel participe par exemple la fondation de Bill Gates

     

     

    Lors de la conférence de presse du 31 janvier au cours de laquelle il a exposé avant l'heure l'armature de Discovery, Yazdan Yazdanpanah développait son propos en compagnie de Bruno Hoen, qui occupe aussi une position stratégique car il est également membre du GloPID-R, qui a participé à l'élaboration du choix des molécules pour l'OMS. Bruno Hoen fait aussi partie de la commission spécialisée du HCSP qui a statué pour encadrer la politique française en termes de traitements, et autorisé le remdésivir en usage compassionnel.

     

    Ce 31 janvier, Bruno Hoen affirmait que les premiers patients français infectés étaient traités au remdésivir "même en l'absence d'efficacité démontrée aujourd'hui", car "on estime que le rapport bénéfice/risque est favorable". Comme Yazdan Yazdanpanah, il est sujet à des liens d'intérêts stratégiques avec Gilead,(Gilead Sciences est un laboratoire pharmaceutique américain:Gilead Sciences). D'une ampleur plus élevée : plus de 52.000 euros en avantages, rémunérations et contrats d'expertise ayant eu lieu jusqu'à fin 2019. Soit depuis moins longtemps que les fameux trois ans valant autorisation de la Haute Autorité de Santé. De 2011 à 2019, il s'est ainsi mis à disposition plusieurs fois par an pour des contrats d'expertise et d'orateur pour Gilead et d'interventions à son "board". Également au moment où le remdésivir a été développé.

     

    On observe que d'autres experts émettent des avis, notamment dans des médias, sur des molécules présentes dans Discovery et participent à cette étude tout en étant sujet à des liens d'intérêts avec les labos, plus récents que les trois ans valant autorisation de la Haute Autorité de Santé. Interrogée sur ses liens avec Gilead, Karine Lacombe se défendait de tout conflit d'intérêts en affirmant qu'elle ne participait pas à Discovery le 1er avril dernier. Elle y participe pourtant désormais avec son service de l’hôpital Saint-Antoine, et évoquait ce 30 avril des effets "prometteurs" à propos du remdésivir, qu'il "va falloir utiliser". Karine Lacombe entretient des liens d'intérêts avec Gilead qui déclare 17.000 euros de versements la concernant, entre février 2017 et fin 2019, pour des recherches portant sur le VIH. Mais aussi, de 2014 à 2019, pas moins de 40 contrats de collaboration scientifique, la majorité sans montant déclaré, et la participation au "board" du labo au moment où le remdésivir a été élaboré (2014). Elle est également consultante et membre du "board" d'AbbVie - fabriquant le kaletra - qui déclare 23.111 euros de liens d'intérêts à son sujet depuis 2014, notamment pour des collaborations portant sur l'hépatite C.

     

    Gilead a atteint un tel pouvoir qu'il peut compter sur certains grands professeurs pour faire office de lobbyistes officieux."

    Tous les  jeunes  experts foncent les yeux fermés dans les “boards” des labos alors qu'ils siègent dans des commissions qui prennent des décisions politiques, surtout en temps de pandémie…", affirme  un ancien président d'une commission de santé publique qui connaît parfaitement les mœurs du milieu. Il précise : "Les sommes que payent les firmes sont bien plus élevées qu'il y a vingt ans, forcément, ça pousse à des dérives." Deux autres experts interrogés s'accordent à dire que l'on se dirige vers le "modèle américain" où "pourvu que vous ayez déclaré vos liens d'intérêts, même s'ils atteignent des millions, vous pouvez siéger dans une commission politique pour défendre la molécule de votre labo." En somme, vous voulez de la transparence, vous en aurez, mais pas question de se mettre en retrait. Un grand infectiologue parisien témoigne : "Gilead a atteint un tel pouvoir qu'il peut compter sur certains grands professeurs pour faire office de lobbyistes officieux, ce qui a fait que le remdésivir s'est retrouvé en haut de l'affiche, sans aucune preuve de son efficacité."

     

    Notes:

    Discovery : les experts français qui cherchent un traitement contre le Covid sont-ils sous l'influence des labos ?

    « Une Allemagne de moins en moins européenne et une Europe de plus en plus allemandeLe saccage de la Nation par le néolibéralisme »
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