• Répression,l'indécent silence

    Né de la violence des « réformes » en France,le mouvement populaire de contestation des gilets jaunes porte la parole d'une catégorie qui était jusque là silencieuse ,se faisant maintenant entendre tous les samedis et plus.

     

     

    Les « réformes » ayant conduit à un appauvrissement généralisé

     Le niveau de vie moyen est inférieur à celui de 2008. Il y a un affaissement global du niveau de vie en France  et cela concerne l'ensemble des catégories.. 

    Les ménages ont perdu en moyenne près de 500 euros de revenu disponible, a révélé l'OFCE . Cette baisse de revenus concerne une grande partie de la classe moyenne (67%) et s'explique par les réformes fiscales et sociales.

    Ces résultats sont d’autant plus préoccupants qu’ils ne régressent pas. « La lente diminution du niveau de vie des 10 % les moins favorisés constitue un retournement historique de notre histoire sociale ». La crise de 2008 a touché essentiellement et durement les milieux populaires : les plus pauvres continuent à s’appauvrir.

    Toutes les réformes sont mises à contribution,il s’agit de supprimer des milliers d’emplois publics, en arguant de la meilleure « efficacité » du niveau local sur le niveau national, afin de réduire les dépenses de l’État central. 

    Les signes d’une réforme en profondeur de l’État-Providence sont encore plus visibles : les retraites,  la sécurité sociale ,l’hôpital,les allocations, la stigmatisation des chômeurs .

     La pauvreté prend donc racine et se sur la durée avec les seuils d’affaissement qui en découlent . Plus d’un tiers des Français (37 %) ont fait l’expérience de la pauvreté. Près de la moitié (47 %) des catégories socioprofessionnelles modestes (ouvriers et employés), ainsi que les personnes au revenu mensuel net inférieur à 1200 euros (61 %) sont aujourd’hui plus exposées à la pauvreté.

    La violence actuelle de la répression succède à la violence des réformes du régime politico-financier.

     L’appareil judiciaire a décidé de participer avec zèle à la répression du mouvement. La sévérité se mesure tout d’abord avec les chiffres répercutés par la  presse. 6000 arrestations suivies de garde à vue, à ce jour 1200 procédures pénales de comparution directe, et près de 350 personnes condamnées à des peines de prison ferme. Ensuite il y a les informations qui remontent par les barreaux d’avocat de province où effarés les confrères voient se multiplier, procédures tirées par les cheveux, incriminations fantaisistes et peines de prison ferme totalement inhabituelles. Il y a aussi la violence dans l’expression des réquisitions par les parquets. Et gare à celui qui résiste, les plaintes pour outrage volent bas.

    Il est clair que cette répression de masse articulée à une violence policière dont vidéos et témoignages montrent qu’elle est débridée, donne à la stratégie du pouvoir, d’ailleurs annoncé par Emmanuel Macron dans ses vœux, un caractère sans précédent. Même en mai 68, jamais les excès policiers et le zèle judiciaire n’avaient atteint ce niveau.

    Concernant les violences policières des outils permettant de rassembler les informations fonctionnent déjà, pour les excès judiciaires un certain nombre de collectifs se sont mis en place. Lorsque la crise sera passée, la fracture entre la justice et l’opinion sera très importante et durable.

    Une fois encore l’appareil judiciaire et le corps de la magistrature se sont mis instantanément au service du parti de l’ordre. Avec l’arme d’une sévérité complètement excessive, de multiples entorses aux lois et aux principes du procès pénal, et un silence obstiné devant les multiples infractions pénales commises par la police voire par des membres du parti au pouvoir.

    Quoi qu’on nous ait depuis 30 ans rebattu les oreilles avec l’indépendance de la justice enfin accomplie, celle-ci est bien toujours attachée à sa culture bi-séculaire de courroie du pouvoir en place. On avait pu nourrir quelques espoirs que ce soit enfin installée une culture de l’impartialité. La séquence nous démontre qu’il n’en est rien. Et que le corps des magistrats, parquet et juges du siège, préfère de loin l’ordre à la justice. 

    Il existe une connivence sociologique, philosophique culturelle et politique de la haute fonction publique judiciaire avec les « élites » au pouvoir. Ce sont souvent les mêmes, qui se voient, qui se fréquentent, appartiennent au même cercles, aux mêmes obédiences.

    A lire,Emmanuel Macron et les francs-maçons:

    https://www.valeursactuelles.com/politique/emmanuel-macron-et-les-francs-macons-86024

     Les francs-maçons dans la police

     https://www.fm-mag.fr/article/553/enqu%C3%AAte-les-francs-ma%C3%A7ons-dans-la-police

     

    Répression,l'indécent silence

    Cette proximité politique, dispense de mettre en place des courroies et de donner des ordres à la justice. Celle-ci est disponible et va parfois même au-devant des vœux du pouvoir. La mansuétude pénale invraisemblable dont bénéficient Macron et son entourage en est aussi la marque. Il y a eu d’étonnantes conversations avec des gens de ce milieu  : « les gilets jaunes, ce sont des beaufs, des fachos, il est normal que nous défendions l’État contre ces gens-là ». La population jugera.

    La justice a reçu comme mission de rétablir l'ordre - quitte parfois à excéder sa mission d'application de la loi,elle exécute cette mission sans sourciller.

    Sur le plan institutionnel c’est une catastrophe. La violence physique utilisée par les forces de l’ordre où nombre se sont comportés en véritables nervis va créer une fracture durable entre l’opinion et la police.

    Quant à la justice, son capital confiance était déjà très restreint, il est désormais anéanti. Cela ne gênera pas trop les magistrats qui ont pris la mauvaise habitude de se vivre en circuit fermé. Les relations avec les avocats sont désormais de plus en plus tendues. Le nouveau palais de justice de Paris par exemple s’est transformé en forteresse où les magistrats sont inaccessibles. La défiance vis-à-vis des institutions va encore s’aggraver. Après l’Assemblée nationale transformée par Macron en théâtre confus et inutile, le gouvernement en brochette d’incompétents improbables et ridicules, la police et la justice l’ont été en outil servile du « parti de l’ordre ». Tout ceci annonce des jours difficiles.

    Il n' échappe à personne qu'il existe, à l'évidence, une proximité, sinon une connivence, entre le pouvoir politique et le ministère public ; que le parquet, par définition, ne saurait déplaire à son maître, le Garde des Sceaux, ministre de la justice, par définition aux ordres de celui qui l'a nommé. Mais n'opérons pas de confusion hâtive entre magistrature assise et debout car dans l'acte de juger les premiers demeurent indépendants, les seconds par essence dépendants ; or, lorsque l'on est dépendant, par définition, on est pas vraiment libre. Ce qui soulève la question d'ailleurs du lien ou "cordon ombilical" entre les procureurs et la chancellerie... 

    C'est inédit en France. Même en mai 68, il n'y avait pas eu autant de blessés. Toutes ces gueules cassées nous rappellent les heures sombres de la Grande Guerre. Avec mes confrères des urgences, nous sommes affolés par cet afflux de blessés tous les samedis. Au moins 17 personnes ont été éborgnées, plus d'une dizaine de mains ont été arrachées et une dizaine de traumatismes crâniens graves ont été rapportés. Étant donné ma spécialité, j'ai pu voir des blessures comparables à celles que l'on observe en temps normal lors d'accident de la route ou de chute d'une hauteur importante. De véritables blessures de guerre. Et ça se passe en France, dans les rues. 

     « Nous sommes l’un des seuls pays démocratiques, si tant est que nous soyons encore en démocratie, qui utilise des lanceurs de balles. En Allemagne, les manifestants sont plus virulents et pourtant les policiers ne visent pas leurs têtes avec une arme qui peut changer leur vie. Dans cette pétition, j’alerte sur l’utilisation dangereuse et surtout interdite (le directeur général de la police nationale a récemment rappelé les conditions d’utilisations de ces LBD aux forces de l’ordre. Il est interdit de viser la tête.) des lanceurs de balles. Ces armes causent des lésions de guerre ! J’ai vu des scanners avec des blessures très graves. On parle de crânes explosés, de lésions crâniennes irréversibles. Ce n’est plus du maintien de l’ordre. En rédigeant cette pétition je me suis positionné comme un médecin mais aussi un citoyen français choqué de ces méthodes. Ce n’est plus acceptable. 

    L’Assemblée a voté une prime exceptionnelle de 300 euros pour les forces de l’ordre mobilisées pour les Gilets jaunes.

     

     

    Lors de l’examen en nouvelle lecture du projet de budget 2019, les députés ont adopté dans la nuit un amendement du gouvernement prévoyant une prime exceptionnelle de 300 euros qui sera versée aux 111 000 policiers et militaires qui ont participé aux récentes opérations. Le coût de la mesure est de 33,3 millions d’euros...

    Yves Lefèvre, secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police Fo, a déclaré sur CNews que ce qui est arrivé  au Gilet jaune devant l’Assemblée nationale lors de l’acte 13 qui lui a coûté une main «c’était bien fait pour sa gueule».

    L'acte 12 des Gilets jaunes a été qualifié d'«indécence» par Bernard-Henri Lévy, qui considère que les manifestants n'avaient pas le droit de se présenter comme victimes des violences policières .

    Notes :

    Répression,l'indécent silence

     

    La Macronie contre la démocratie

    http://09novembre1989.revolublog.com/la-macronie-contre-la-democratie-a149401816

     https://www.atlantico.fr/decryptage/3563628/severe-repression-des-gilets-jaunes--la-justice-francaise-est-elle-en-train-de-preferer-l-ordre-a-la-justice-

    https://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2019/02/01/interview-du-neuro-chirurgien-bisontin-qui-lutte-contre-les-armes-subletales

    https://www.francetvinfo.fr/economie/perte-du-pouvoir-d-achat-on-voit-un-affaissement-global-du-niveau-de-vie-en-france-depuis-2008_3044185.html?fbclid=IwAR0g5C77ulchPW16PU0Yh7LsaCsjWtDNW7En8XY9dRpGA-wESnzuqDkPbYk

     

    https://fr.sputniknews.com/france/201902121039998482-main-arrachee-paris-syndicaliste-policier/?utm_source=https://t.co/hZTJlegK3L?amp=1&utm_medium=short_url&utm_content=kFV6&utm_campaign=URL_shortening

    https://fr.sputniknews.com/france/201902031039892345-net-beranrd-henri-levy/

    « Une ascension médiatique pas très démocratiqueBlessures de guerre,l'indignation détournée »
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