• Survivre aux crises dans le système néolibéral

     

     

     

     

    Survivre aux crises dans le système néolibéral

     

    Sauter des repas, vivre avec des dettes, retourner chez ses parents: la précarité est devenue un mode de vie .

     

    La réduction de la pauvreté  stagnait  déjà  avant la crise du coronavirus

     

     Le nombre de personnes dans le monde vivant dans l'extrême pauvreté s'élèvera à 150 millions en 2021, relève la Banque mondiale. Huit nouveaux pauvres sur dix se trouveront dans des pays à revenus intermédiaires, des nouveaux pauvres "plus urbains, mieux éduqués"...

     

     La plupart se sont adaptés en "mode survie", ont perdu leur indépendance ou sont tombés dans la misère. Certains tentent d' éviter le pire. Tous continuent de vivre dans l'angoisse.

     A Neuilly-sur-Marne  : dettes et "mode survie" pour l'extra de la restauration

    "Je suis en mode survie, un repas par jour pour la famille et puis voilà."

    Avant, Xavier Chergui, Français de 44 ans, travaillait comme "extra" dans la restauration, il pouvait gagner jusqu'à 4.000 euros. En mettant un coup d'arrêt à ses contrats, le premier confinement du printemps l'a plongé dans la précarité.

    Il misait sur un retour d'activité à la rentrée mais à part"quelques jours de travail", le reconfinement de l'automne en France lui a ôté toute perspective d'avenir proche.

    Ce père de deux enfants, dont la femme ne travaille pas, accumule les dettes. "Je suis en retard pour le loyer, pour l'électricité. [...] Il faut aussi payer le crédit de la voiture"...

    Il subsiste grâce aux aides de l'État: le Revenu de solidarité active (RSA), qui assure en France un minimum aux personnes sans ressources, les allocations familiales, l'aide au logement. Au total 1.400 euros pour un loyer de 1.000 euros.

    Epargne zéro pour la femme de ménage au noir

    Sonia Herrera, femme de ménage  de 52 ans, en a perdu le sommeil:

    "Durant le confinement, nous pouvions tenir avec les petites économies mais maintenant, c'est l'épargne zéro, tout s'est évaporé."

    Au printemps, cette mère célibataire qui vit avec ses deux enfants et son petit-fils de deux ans avait été remerciée de son poste d'employée de maison non déclarée. Et avait dû se résoudre à aller à la banque alimentaire.

    Depuis, elle a récupéré quelques heures de ménage comme sa fille Alejandra, 33 ans, qui a perdu son emploi de cuisinière. Quelques centaines d'euros qui, en plus des indemnités chômage, leur permettent de ne plus dépendre de cette aide qui lui faisait "un peu honte", dit-elle.

    Au total, à peine plus de 1.000 euros par mois pour quatre et des économies sur chaque sou.

    Chaque vendredi matin, Mme Herrera se rend dans un quartier aisé  pour deux heures de ménage à 20 euros, moins trois euros de bus. Plutôt que de rentrer chez elle le midi avant ses heures de l'après-midi, elle attend en ville pour ne pas doubler les frais de transport.

     

     

     

    L'extrême pauvreté, dont le seuil est fixé à moins de 1,90 dollar par jour, devrait ainsi toucher entre 9,1 % et 9,4 % de la population mondiale en 2020, soit un retour en arrière de l’ordre du taux de 9,2 % enregistré en 2017

     

    Une grande partie des « nouveaux pauvres » sera concentrée dans des pays qui connaissent déjà des taux de pauvreté élevés, et 82 % vivront dans des pays à revenu intermédiaire qui verront pour certains un nombre considérable de leurs habitants passer sous le seuil de l’extrême pauvreté

     

    En l’absence de mesures rapides, significatives et solides, la conjonction de la pandémie de COVID-19 ,des politiques néolibérales,du poids des conflits et des dérèglements climatiques mettra hors de portée l'objectif visant à mettre fin à la pauvreté d'ici 2030. La Banque mondiale, qui prévoit un taux mondial de pauvreté pouvant atteindre environ 7 % à cette échéance.

     

    Les projections indiquent par ailleurs que les citadins seront de plus en plus nombreux à basculer dans l'extrême pauvreté, alors que celle-ci touche traditionnellement les populations des zones rurales.

     

    La France d'en bas voit ses revenus bloqués, alors que ceux de celle d'en haut  explosent. Les inégalités sociales se sont accrues avec la fiscalité ; la consommation retrouve un caractère de classe.

     

    La pauvreté prend  racine  sur la durée avec les seuils d’affaissement qui en découlent . Plus d’un tiers des Français (37 %) ont déjà fait l’expérience de la pauvreté. Près de la moitié (47 %) des catégories socioprofessionnelles modestes (ouvriers et employés), ainsi que les personnes au revenu mensuel net inférieur à 1200 euros (61 %) sont aujourd’hui plus exposées à la pauvreté.

     

    Les « réformes » ont conduit à un appauvrissement généralisé

    « On voit un affaissement global du niveau de vie en France depuis 2008 »

     

    Les ménages ont perdu en moyenne près de 500 euros de revenu disponible, a révélé l’OFCE . Cette baisse de revenus concerne une grande partie de la classe moyenne (67%) et s’explique par les réformes fiscales et sociales entamées avant la crise du covid.

    Hausse du prix de l’immobilier ,déficit de logement social ,précarité, austérité ,pauvreté, la colocation est un mode de vie qui s’impose comme nécessité,comme contrainte dans un système se revendiquant du monde libre.

    En France,la colocation s’installe toujours un peu plus comme un mode d’habitation parmi d’autres, l’âge moyen des colocataires s’en ressent et a tendance à augmenter. 

     

    Une évolution qui résulte d’une évolution du profil des colocataires. Pour la première fois, les salariés devancent les étudiants au premier trimestre 2017. Les professionnels représentent désormais 45% du total contre 40% pour ceux qui poursuivent leurs études. Les retraités sont là aussi ,en un nombre moins important,mais bien présents .

     

    Notes:

    Travailler "jusqu'à 65 ans", c'est ce que prône l'ancien patron du FMI Jacques de Larosière

    L’idéalisation du capitalisme se termine

    L'imposture du "monde libre"

    La collectivisation de l’existence sous le capitalisme

    Covid-19 : "Je suis coincé dans cet enfer de misère", ou quand la pauvreté s'installe

     La crise elle-même est devenue un véritable mode de gouvernement de notre société :

    La crise comme moyen de gouvernement de la société

    La pandémie de COVID-19 risque d’entraîner 150 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté d’ici 2021

     

     

     

    « La "vie des autres" débarque en FranceVous reprendrez bien un peu de pandémie? »
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