• La chute du mur de Berlin a permis l'avènement d'une mondialisation et sa pensée unique.

    Le monde libre n'a sûrement pas triomphé le 09 Novembre 1989 comme les "élites" le font croire.

    La doctrine de la pensée unique

    Dans la mondialisation actuelle, la liberté est engluée, poissée par une visqueuse doctrine qui, insensiblement, enveloppe tout raisonnement rebelle, l’inhibe, le trouble, le paralyse et finit par l’étouffer. Cette doctrine, c’est la pensée unique, la seule autorisée par une invisible et omniprésente police de l’opinion.

    L’arrogance, la morgue et l’insolence de ce nouvel Evangile ont atteint un tel degré qu’on peut, sans exagérer, qualifier cette fureur idéologique de moderne dogmatisme.

    Qu’est-ce que la pensée unique ? La traduction en termes idéologiques à prétention universelle des intérêts d’un ensemble de forces économiques, celles, en particulier, du capital international. Elle a été, pour ainsi dire, formulée et définie dès 1944, à l’occasion des accords de Bretton-Woods. Ses sources principales sont les grandes institutions économiques et monétaires — Banque mondiale, Fonds monétaire international, Organisation de coopération et de développement économiques, Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, Commission européenne, Banque de France, etc. — qui, par leur financement, enrôlent au service de leurs idées, à travers toute la planète, de nombreux centres de recherches, des universités, des fondations, lesquels, à leur tour, affinent et répandent la bonne parole.

     

     

    Deux organismes voient le jour lors de cette conférence, et sont toujours en activité :

    Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) aujourd’hui connue sous le nom de banque mondiale et composé de quatre autres institutions qui sont : l'Association internationale de développement (IDA) créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils aux États en difficulté, la Société Financière Internationale (IFC), l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA) et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).
    le Fonds monétaire international (FMI).

    Ce discours anonyme est repris et reproduit par les principaux organes d’information économique, et notamment par les « bibles » des investisseurs et des boursiers — The Wall Street Journal, Financial Times, The Economist, Far Eastern Economic Review, les Echos, Agence Reuter, etc. —, propriétés, souvent, de grands groupes industriels ou financiers. Un peu partout, des facultés de sciences économiques, des journalistes, des essayistes, des hommes politiques, enfin, reprennent les principaux commandements de ces nouvelles tables de la loi et, par le relais des grands médias de masse, les répètent à satiété. Sachant pertinemment que, dans nos sociétés médiatiques, répétition vaut démonstration.


    Le premier principe de la pensée unique  : l’économique l’emporte sur le politique. C’est en se fondant sur un tel principe que, par exemple, un instrument aussi important dans les mains de l’exécutif que la Banque de France a été, sans opposition notable, rendu indépendant en 1994 et, en quelque sorte, « mis à l’abri des aléas politiques ». « La Banque de France est indépendante, apolitique et transpartisane », affirme en effet son gouverneur, M. Jean-Claude Trichet, qui ajoute cependant : « Nous demandons de réduire les déficits publics », [et] « nous poursuivons une stratégie de monnaie stable (1) ». Comme si ces deux objectifs n’étaient pas politiques ! Au nom du « réalisme » et du « pragmatisme » — que M. Alain Minc formule de la manière suivante : « Le capitalisme ne peut s’effondrer, c’est l’état naturel de la société. La démocratie n’est pas l’état naturel de la société. Le marché, oui. (2) » —, l’économie est placée au poste de commandement. Une économie débarrassée, il va de soi, de l’obstacle du social, sorte de gangue pathétique dont la lourdeur serait cause de régression et de crise.


    Les autres concepts-clés de la pensée unique sont connus : le marché, idole dont « la main invisible corrige les aspérités et les dysfonctionnements du capitalisme », et tout particulièrement les marchés financiers, dont « les signaux orientent et déterminent le mouvement général de l’économie » ; la concurrence et la compétitivité, qui « stimulent et dynamisent les entreprises, les amenant à une permanente et bénéfique modernisation » ; le libre-échange sans rivages, « facteur de développement ininterrompu du commerce, et donc des sociétés » ; la mondialisation aussi bien de la production manufacturière que des flux financiers ; la division internationale du travail, qui « modère les revendications syndicales et abaisse les coûts salariaux » ; la monnaie forte, « facteur de stabilisation » ; la déréglementation ; la privatisation ; la libéralisation, etc. Toujours « moins d’Etat », un arbitrage constant en faveur des revenus du capital au détriment de ceux du travail. Et une indifférence à l’égard du coût écologique.

    La doctrine de la pensée unique

    Christophe Barbier ,

    directeur de rédaction de l'hebdomadaire L'Express entre août 2006 et octobre 2016 et est chroniqueur sur BFM TV

    La répétition constante, dans tous les médias, de ce catéchisme (3) par presque tous les hommes politiques, de droite comme de gauche (4), lui confère une telle force d’intimidation qu’elle étouffe toute tentative de réflexion libre, et rend fort difficile la résistance contre ce nouvel obscurantisme (5).

    On en viendrait presque à considérer que les millions de chômeurs européens, le désastre urbain, la précarisation générale, la corruption, les banlieues en feu, le saccage écologique, le retour des intégrismes et des extrémismes religieux, et la marée des exclus sont de simples mirages, des hallucinations coupables, fortement discordantes dans ce meilleur des mondes qu’édifie, pour nos consciences anesthésiées, la pensée unique.

     

     

    (1) Le Monde, 17 décembre 1994.

    (2) Cambio 16, Madrid, 5 décembre 1994.

    (3) Témoignage exemplaire de cette pensée dominante : la France de l’an 2000, rapport au premier ministre, éditions Odile Jacob, Paris, 1994.

    (4) On connaît la célèbre réponse de M. Dominique Strauss-Kahn, ministre socialiste de l’industrie ; à la question : « Qu’est-ce qui va changer si la droite l’emporte ? », il répondit : « Rien. Leur politique économique ne sera pas très différente de la nôtre. » The Wall Street Journal Europe, 18 mars 1993.

    (5) Est-ce pour cela que plusieurs intellectuels, dont Guy Debord, ont préféré, ces dernières semaines, se suicider ?

    Le gouvernement mondial est contrôlé par les gouverneurs des structures supranationales commerciales, financières et politiques.

    Bill Gates, Mark Zuckerberg, Sergey Brin ou encore Larry Page,Apple, Google, Facebook…:

    http://09novembre1989.revolublog.com/un-monde-d-un-genre-nouveau-a149193710

     

    Notes:

    Le monde diplomatique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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