Méritocratie l'imposture!

Un mot revient régulièrement dans le vocabulaire de la petite caste qui nous dirige,

la méritocratie, c'est une imposture ,autant que de prétendre faire des réformes pour le bien des français après avoir été élu par défaut .

"Une gare c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien", a lancé le président français, lors de l'inauguration du campus imaginé par Xavier Niel.Emmanuel Macron scandalise avec ses propos sur "les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien"

En République, on construit  un avenir  en s'efforçant de donner une place à chacun. En méritocratie, vous avez des élus et des exclus. Ceux qui réussissent,  sont tout et ont tout, et ceux qui ne sont rien. Comment faire une  société crédible quand on relègue d'emblée l'immense cohorte des déméritants, considérés comme des gens de moindre valeur ? À leurs difficultés économiques s'ajoute le sentiment d'être méprisé. Ça ne peut qu'engendrer de la colère.

La France est définie dans notre constitution comme une « République démocratique et sociale » (article 1er).

Le droit du travail n’a jamais eu pour objet d’être au service d’une politique économique, plus ou moins contingente et fluctuante, visant à établir la relance économique, ce à quoi on veut l’asservir aujourd’hui, comme le montre l’exposé des motifs des ordonnances . 

Ce glissement du Juridique vers l’Économique – qui tourne le dos à tous nos principes hérités de la Révolution française de 1789 prônant le primat du Droit sur toute autre considération – montre la prégnance de la dictature d’une forme rudimentaire d’économisme qui ne voit dans l’Homme qu’un instrument économique et soumet toute l’organisation de la société à la doxa* économique libérale, au détriment d’un projet de société humaniste et social.

Or le droit du travail a toujours été conçu, quelles que soient les majorités politiques qui s’étaient jusqu’alors  succédé au pouvoir, comme un droit correcteur au service des plus faibles.

C’est donc une régression au nom d’une idéologie offensive et agressive : celle du néolibéralisme qui veut restaurer des formes passées de domination économique au profit des détenteurs des moyens de production et d’échanges.

Avec ces ordonnances, la France elle n'est plus une République « sociale », elle est désormais une République « libérale ». Ce sont, ses fondements économiques qui, comme au sein de l’Union européenne, se substitueront désormais à sa nature politique et à son pacte social.

Le mérite, est une pure construction politique destinée à conforter l’ordre social. 

 Ce système de méritocratie est avantageux pour des politiques conservatrices qui veulent justifier l’ordre établi  et  justifier la suppression des mesures sociales, économiques, politiques et culturelles qui restaureraient la justice, l’égalité.

Notes:

Le jury de l'ENA décrit des candidats moutonniers, incapables de penser par eux-mêmes

Les transclasses ou l'illusion du mérite par Chantal Jaquet

« La méritocratie, c'est le contraire de la démocratie »

La régression sociale sous le néolibéralisme