2023, l’Occident au bord du gouffre …

C'est là, précisément ,à la chute du mur de Berlin, que s'est décidé ce que nous subissons actuellement.

La prophétie d’un monde pacifié et sans frontières a été démentie elle aussi dans les décennies suivantes. 

Photo prise après la chute du mur de Berlin. Dessin ornant le mur en 1990

Il y a une révolte à la fois contre le déni des identités nationales et contre la perte de souveraineté des peuples au profit d’entités transnationales et technocratiques sans légitimité démocratique.

Le monde actuel est dirigé par les gouverneurs des structures supranationales commerciales, financières et politiques. 

Au cours des années 80,  des superstructures transnationales ont progressivement commencé à se constituer sous les formes les plus diverses : sociétés commerciales, bancaires, politiques, médiatiques.

Malgré leurs différents secteurs d'activités, ces forces étaient unies par leur nature supranationale. Avec la chute du mur de Berlin, elles se sont retrouvées aux commandes du monde. 

L'époque de la guerre froide  constituait en fait les prémices de la mondialisation de l'économie et de la globalisation du pouvoir auxquels nous assistons aujourd'hui. Celle-ci a, dès le départ, été pensée en termes de structures verticales, dominées par un pouvoir supranational. Sans le succès de la chute de l'URSS, il n'aurait pu se lancer dans la mondialisation.

Cette chute est une victoire colossale qui, permet l'instauration d'un pouvoir planétaire. La chute du mur de Berlin a aussi marqué la fin de la démocratie. Notre époque n'est pas que post-guerre froide, elle est aussi post-démocratique.

Des entreprises qui n’existaient pas il y a de cela seulement dix ou vingt ans (Amazon, Alphabet (ex Google), .Et autres réseaux "sociaux") ont vu leur capitalisation boursière se hisser l’été dernier vers la barre de mille milliards de dollars - soit l’équivalent du PIB de pays comme l’Espagne, la Suisse, la Russie. Un montant bien supérieur à celui du PIB du Royaume d’Arabie Saoudite et de celui des Emirats arabes unis - pour mémoire, le PIB de la France est de 2.500 milliards de dollars... 

Ces résultats ,sont obtenus avec “seulement” quelques centaines de milliers de collaborateurs. Cette montée en puissance est de nature à fragiliser la figure de l’Etat et mettre à mal sa souveraineté, son autorité. Et à terme menacer la démocratie.

Attachement des peuples à leurs identités,  effet de la mondialisation marchande, effacement des classes moyennes occidentales, méfiance envers la technocratie supranationale : autant de réalités dont aucun analyste de la chute du mur de Berlin n’avait prophétisé l’émergence après la chute du mur de Berlin.

 Ce sont  sur elles que se fracassent les illusions nées de la fin de la Guerre froide.

Les États-Unis ont réussi à parfaire leur vieux rêve de domination sur l’Europe, un exploit mené avec détermination,patience, et surtout avec la complicité lâche des élites européennes. 

Cette mainmise américaine sur l’Europe a été conduite au nom de la « démocratie », avec les fameuses révolutions de couleurs dans tous les ex satellites soviétiques. 

Leur « démocratie », revêt une dimension particulière, elle est couplée avec l’adhésion à l’OTAN, laquelle s’effectue même avant l’entrée dans l’Union européenne. 

Adieu politique étrangère indépendante, adieu souveraineté, l’oncle Sam se charge de tout et pense pour vous… 

Les États-Unis après leur débandade afghane se refont ainsi une  « crédibilité » à peu de frais grâce à  leurs vassaux européens qui s’allient avec ce puissant, alors qu’il ne voit que ses intérêts politiques, militaires et économiques. 

 La France, seul pays nucléarisé qui aurait pu avoir une posture diplomatique historique comme en 2003 en s'opposant clairement à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN et en rappelant le respect des protocole et accords de Minsk, bref faisant preuve de son indépendance en politique étrangère ce qui aurait interdit tout prétexte de guerre sur la base du droit international, est entrée dans le rang comme les autres pays de la Lituanie à l'Allemagne en passant par tous les autres vassaux des USA. 

Les USA ont lancé la mondialisation il y a plus de trente ans ,mais ne souhaitent pas être concurrencés. 

Ils veulent des « partenaires » ,France, Allemagne, UE, à leur service uniquement . 

Aucune exception ,dans aucun domaine . 

Nord stream était un obstacle pour eux . 

La guerre en Ukraine profite aux Etats-Unis et à son bras armé, l'OTAN qui n'est plus en mort cérébrale, à son industrie de l'armement qui se remet à vendre à ses clients de l'Est (Pologne,etc), au gaz de Schiste que les ricains vont vendre au lieu et place du gaz russe. 

Depuis la chute du mur de Berlin, la France voit la dette publique s’envoler. En quelques années décisives, les dirigeants français apportent la preuve de leur conversion sans retour aux canons de l’ordre néolibéral, indépendamment de toute considération relevant de l’intérêt national et de  justice sociale.

L'Europe a d'abord été conçue parfaitement consciemment par ses initiateurs (dont les fondations et les entreprises de propagande étaient financées par les américains) comme un moyen  de promouvoir le libéralisme en rendant inoffensives pour le capital et la préservation du libre-échange les revendications sociales des peuples. Nicolas Sarkozy,  l'exprimait d'ailleurs sans détours devant ses amis de l'UMP en juillet 2008, en pleine période de crise du capitalisme financier et de remise en cause de façade des préconisations économiques néo-libérales. 

 Notes:

La chute du mur de Berlin,une catastrophe géopolitique et sociale

Sociétés commerciales, bancaires ,ces puissances supranationales

Le paradoxe du « monde libre »

Changer l'UE?Essayez pour voir ...

Louis Giscard d’Estaing : l’Amérique de père en fils