Corona virus ,les fondations bancales de la mondialisation
La propagation du virus peut en réalité démondialiser l’économie.La fabrication de produits industriels dans des chaînes de production internationales est impactée. Une voiture ordinaire intègre à l’heure actuelle des pièces détachées provenant de 35 pays différents. Les constructeurs automobiles ont en effet plusieurs milliers de sous-traitants, directs ou indirects, qui sont installés dans le monde entier. Il en va de même pour les téléphones que vous achetez dans les magasins français, qui ont au moins franchi 15 frontières au moment de leur achat.
La planète est agitée par d’incessants mouvements de gigantesques bateaux qui sillonnent et polluent les océans avec plusieurs milliers de pièces détachées à leur bord qui permettent d’alimenter les usines. Autrefois, les chaînes de fabrication étaient localisées près des marchés, c’est-à-dire près du consommateur, avant d’être dispersées. C’est cette situation qui est menacée par le coronavirus, qui a attaqué le cœur de l’industrie mondiale.
Le secteur de la santé et des médicaments, pouvons nous continuer à dépendre à 80 % ou 85 % de principes actifs pour les médicaments qui sont produits en Chine?
La France ne produit plus du tout assez de masques de protection. Ils sont majoritairement produits en Chine et utilisés prioritairement sur place pour protéger les populations. Ce qui a poussé certaines usines en France à tourner à plein-régime pour tenter de rattraper le coup !
Le directeur général de Kolmi-Hopen, un des plus grands producteur français de masques chirurgicaux, reconnaît que la Chine et Taiwan, qui habituellement fournissent 80 % du marché mondial, ont arrêté leurs exportations pour consacrer l’ensemble de leur production de masques aux besoins locaux.
Si cette épidémie s’étend, s’allonge, s’amplifie, comment pourra-t-on se soigner alors que la production pharmaceutique européenne est fortement dépendante de l’Asie, comme le rappelle l’Académie de pharmacie ?
Les patients français directement exposés
L’Académie de Pharmacie rappelle que : L’épidémie de coronavirus (Covid-19), en Chine, fait peser une grave menace sur la santé publique en France et en Europe, dans la mesure que 80 % des principes actifs pharmaceutiques utilisés en Europe sont fabriqués hors de l’espace économique européen, dont une grande partie en Asie. La preuve est faite une nouvelle fois que, du fait de la multiplicité des maillons de la chaîne de production, il suffit d’une catastrophe naturelle ou sanitaire, d’un événement géopolitique, d’un accident industriel, pour entraîner des ruptures d’approvisionnement pouvant conduire à priver les patients de leurs traitements avec les conséquences que cela implique.
La maîtrise de la fabrication des matières premières à usage pharmaceutique est un enjeu stratégique national .La France ne dispose plus de l'outil nécessaire pour les ’médicaments indispensables, tels que les antibiotiques, les anticancéreux ... Et cela est dû à l'appel du profit et les délocalisations de l'industrie pharmaceutique que l'on connait depuis une trentaine d'année.
Le monde entier a délocalisé en grande partie sa production vers l’Asie où on a fait fabriquer des produits finis, où on a multiplié les sous-traitants, et les sous-traitants de sous-traitants. C’est une chaîne d’une incroyable complexité qui s’est mise en place. Qui est en partie bloquée par la crise sanitaire du corona virus , et qui porte donc un coup non seulement à l’économie du reste du monde mais aux populations à qui le néolibéralisme a imposé ce système comme dogme ,comme "vérité fondamentale" sans laisser d'autre alternative.
Les deux piliers de la mondialisation sont la libre circulation des personnes et des biens.Le monde tel que l'impose le capitalisme. Tout ce qui favorise et accélère les échanges. La libre circulation des personnes est, bien sûr, à l’origine de l’expansion rapide de l’épidémie partout dans le monde et au coeur du capitalisme lui même .
Découvrez:
La mondialisation ne fut assurément pas inspirée par les peuples, mais par les sociétés (ou firmes multinationales), les investisseurs et financiers internationaux. Maurice Allais soulignait que la doctrine du libre-échange mondialiste contemporaine a été imposée aux gouvernements américains successifs, puis au monde entier, par les multinationales américaines, puis par toutes les multinationales.
Notes:
L’épidémie de coronavirus fera-t-elle exploser le dogme de la mondialisation ?