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« Déclin national »?Trente ans de silence et de mondialisation …

 

 

« Déclin national »?Trente ans de silence et de mondialisation …

 

 

 

En France, plus de 200.000 emplois  ont disparu au cours des quinze dernières années. La concurrence internationale est parfois si rude que sont détruits localement non seulement des emplois exposés mais aussi - par ricochet - un grand nombre d'emplois abrités, entraînant le laminage de bassins d'emplois entiers. 

 

Dès le début des années 1990, Robert Reich, futur ministre du travail de Bill Clinton, prophétisait qu’au XXIe siècle il n’y aurait plus de technologies ni de produits nationaux, plus d’économies nationales. Seuls resteraient enracinés à l’intérieur des frontières du pays les individus constituant la nation. Il faudrait ainsi s’habituer à ce que les intérêts des entreprises soient distincts des intérêts de la nation et des travailleurs…

 

Le tournant des années 1980-1990 désigne  le début de la mondialisation actuelle.

 

 

 

 La forte montée en puissance industrielle et technologique du Japon et les débuts de la réintégration de la Chine à l’économie internationale, le développement des réseaux numériques mais aussi le triomphe du libre-échange et la dérégulation  néo-libérale  produisent le saut dans la mondialisation.

 

Marquant ainsi, l’entrée dans un nouveau monde « unifié » par le marché, les circulations d’objets, de personnes, d’informations qui arasent les frontières et les différences et le réalignement à l’échelle mondiale des appartenances et des investissements politiques.

 

Depuis les années 90, l’emploi industriel a reflué dans la plupart des pays de l’OCDE, symptôme de la désindustrialisation des pays développés. Cela a été particulièrement manifeste dans le secteur du textile, avec le déluge de vêtements made in China sur les marchés occidentaux, à des prix imbattables, qui a été fatal à une grande partie du secteur textile dans plusieurs pays de l’OCDE dans les années 90. Toute une série d’entreprises se sont vues forcées de réduire leurs effectifs ou de mettre la clé sous la porte. Entre 1970 et 2003, le nombre de salariés du textile a chuté de plus de 60 % dans les pays membres du G7. 

 

La désindustrialisation du Nord et ses conséquences négatives sur l’emploi est également issue d’une autre forme de concurrence : la concurrence sur les salaires, qui pousse de nombreuses entreprises de l’OCDE à délocaliser leur production.

 

Pertes d’emplois dues aux délocalisations

 

 On ne saurait minimiser l’impact des délocalisations dans les pays de l’OCDE. Certaines enquêtes ont de quoi inquiéter. En 2005, l’une d’entre elles révélait que 40 % des patrons des plus grandes entreprises de la planète procédaient ou entendaient procéder à la délocalisation d’une ou de plusieurs unités à l’étranger. De nombreux emplois prennent aujourd’hui la direction, en premier lieu, de l’Asie, mais aussi désormais de l’Afrique du Nord, de l’Europe centrale ou même du Caucase… En 2005, par exemple, le fournisseur d’accès à Internet Lycos France, filiale du groupe espagnol Telefonica, a transféré une partie de ses opérations à Erevan, en Arménie. Cette tendance ne se limite pas à l’industrie. Les services ne sont pas à l’abri des délocalisations. En 2004, une entreprise sur deux envisageait la relocalisation d’une activité de service. Aujourd’hui, dans les pays de l’OCDE, un travailleur sur cinq occupe une activité de service potentiellement « délocalisable ». Les délocalisations sont une conséquence directe de l’accentuation de la mondialisation qui a eu lieu à partir des années 90.

 

Si le présent est « mondial », notre vécu est l’époque du plein emploi, de l’État du service public,des acquis sociaux,des soins et médicaments remboursés, lorsque les forces du marché étaient encore tenues en lisière par la politique nationale.

La mondialisation,niant ainsi ouvertement l'existence de nos droits fondamentaux, patiemment durement et dûment obtenus par nos ancêtres au fil des époques.

 

Ce « grand tournant de la mondialisation » s’est imposé très largement, à partir des années 1990.

Il domine actuellement ,y compris dans l’espace public , où il constitue le schéma  central  du déclin de la Souveraineté,de l’identité nationale, et la disparition des frontières.

Un projet  néo-libéral qui, en dérégulant l’économie et en attaquant l’État social, met en péril l’État lui-même et la Souveraineté des Nations.

 

 

19 JUNE 2018

Chancellor Merkel, President Macron and President Juncker meet the European Round Table of Industrialists : https://ert.eu/documents/chancellor-merkel-president-macron-and-president-juncker-meet-the-european-round-table-of-industrialists/

Le projet de marché unique européen a été élaboré par le lobby patronal, European Round Table of Industrialists (ERT), lancé par les commissaires européens Etienne Davignon et François Xavier Ortoli (futur président d'honneur du MEDEF international), et comptant dans ses rangs les patrons de Volvo, de Fiat, de Nestlé, de Philips, de Siemens, de Shell, de Saint Gobain, de Lafarge, Danone, tout comme Lagardère... 

 

La mondialisation a fait éclater le « compromis national », le sentiment d'appartenance et d'intérêt commun entre les milieux d'affaires et la masse de la population du temps du taylorisme, de la production de masse, quand ce qui était bon pour l’industrie l'était pour la Nation. 

Aujourd'hui, les membres de la même société ne vivent plus dans la même économie. Les uns, qui ont le vent en poupe, font complètement abstraction des frontières, les « global managers », les « résolveurs et identificateurs de problèmes, les courtiers-stratèges » ou encore les « manipulateurs de symboles », pour lesquels la nation n'est qu'une région de l'économie mondiale, les firmes nationales s'étant transformées en réseaux mondiaux, localisant leur production de masse là où le travail est le moins cher et nourrissant leurs activités profitables avec des cerveaux talentueux d'où qu'ils soient. Les autres perdent du terrain: l'armée des « travailleurs simples » voit ses emplois disparaître, les salariés des « services personnels » leur précarité grandir. C’est là où nous en sommes maintenant.

 

 

 

 

 

 

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