L’UE a tardé à saisir la gravité de l'épidémie
Un mois à peine avant que l’Europe ne se lance dans une quête effrénée d’équipements de protection, de respirateurs artificiels et de kits de dépistage pour combattre l’épidémie de coronavirus, les gouvernements européens prétendaient que leurs systèmes de santé étaient prêts. Ils ne voyaient aucune raison d’accroître leurs stocks.
Cette présentation idyllique de la situation contraste avec les pénuries observées dans la quasi-totalité des Etats membres, alors que la Commission européenne a estimé, la semaine dernière, que les capacités normales de production et d’approvisionnement des Vingt-Sept ne pouvaient répondre qu’à 10 % de la demande en équipements de protection et autres appareils médicaux.
Les gouvernements européens ont aggravé leur situation en surestimant leurs capacités à répondre à la crise sanitaire.
Pourtant,Le 11 janvier, on apprend que « les chercheurs chinois ont déjà partagé la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant la fabrication de tests de dépistage »:« Chinese researchers reveal draft genome of virus implicated in Wuhan pneumonia outbreak » Jon Cohen, Science, 11 Janvier 2020.
Optimisme. Ainsi, le 5 février, lors d’une réunion à huis clos, un responsable de la Commission déclare à des diplomates européens : « Les choses sont sous contrôle. » Deux semaines auparavant, la Chine a ordonné le confinement de près de 60 millions d’habitants de la province du Hubei. « Il y a un fort degré de préparation dans les Etats membres, la plupart ont mis des mesures en place » pour détecter et traiter le Covid-19, poursuit ce responsable, d’après un document confidentiel.
Cet optimisme découle des prises de position d’experts en question de santé publique des Vingt-Sept lors de réunions préalables. C’est le cas le 31 janvier, lorsque des représentants des ministères de la Santé indiquent à la Commission qu’ils n’ont pas besoin d’aide pour acquérir des équipements médicaux. Sollicité par Reuters, un porte-parole de la Commission européenne a souligné mercredi que l’exécutif européen avait proposé dès janvier la possibilité de soutenir les Etats membres.
Il a fallu attendre un mois pour que, le 28 février, la Commission lance au nom des Vingt-Sept un premier appel d’offres pour l’achat de masques, de gants, de lunettes et de blouses de protection. D’après un document confidentiel, aucune offre n’a été reçue sur cet appel. Les gouvernements examinent à présent les réponses apportées à un second appel d’offres, mais aucun contrat n’a encore été signé.
Ce n’est qu’en mars que les gouvernements européens commencent à saisir réellement la gravité de la situation. Ainsi, la nécessité d’un achat commun de respirateurs artificiels est pour la première fois soulevée lors d’une réunion d’experts le 13 mars. Et un appel d’offres européen est au final lancé le 17 par la Commission.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dit redouter pour tous les pays de l'Union européenne une pénurie de lits dans les hôpitaux d'ici la mi-avril.
Les routiers face à la cacophonie européenne
Les camionneurs sont souvent bloqués aux frontières entre pays européens, alors qu'on a plus que jamais besoin d'eux pour approvisionner pharmacies, hôpitaux et magasins d'alimentation.
Le transport de marchandises par route connait de grandes difficultés ces dernières heures: files monstres à la frontière entre l'Allemagne et la Pologne, embouteillages sur la rocade portuaire à Calais vers le Royaume-Uni, difficultés aux portes de la Hongrie et de la Tchéquie... L'Europe de la route est-elle sur le point de se bloquer alors qu'on a plus que jamais besoin d'approvisionner les Etats en aliments et produits de soins.
Le coronavirus provoque une nouvelle crise en Europe,économique et politique, et aussi dans le monde, comparable à celle de 2007 .
L’UE, n’aborde pas cette crise dans les meilleures conditions. Les Etats de l’Union ne se font pas confiance,ils se font concurrence.
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Aucunes " élites" ne vous diront que des années avant la chute du mur de Berlin,le09 Novembre 1989 ,ce qui allait être aujourd’hui l’UE ,est déjà à l’œuvre tant derrière le mur à l’Est , mais aussi à l’Ouest afin de faire disparaître ce qui est un obstacle pour créer un espace uniquement économique fondé sur la libre circulation des marchandises .
Une chute planifiée ,celle du mur de Berlin
Notes:
Coronavirus: comment l’UE a tardé à saisir la gravité de l'épidémie
Les routiers face à la cacophonie européenne