La démocratie est en danger en raison de l’avènement sournois d’un régime autocratique libéral .
“Le problème de la nation c’est Macron” : la France en colère après l'utilisation du 49.3 pour la réforme des retraites.
Dans les années 70 un groupe d’économistes professionnels se considérant comme des experts apolitiques se vit confier par le dictateur Chilien Pinochet les rênes de la politique économique du pays. Dans un pays réduit au silence par la terreur, ils entreprirent en quelques années une transformation radicale du système économique, une “révolution capitaliste” au nom des principes libéraux traditionnels tels que la liberté individuelle, le libre marché ou la liberté d’entreprise. Ils avaient en commun d’être jeunes et d’être diplômés de l’école d’économie de l’université de Chicago, ce qui conféra au groupe une cohésion et une unité idéologique dans leur conception de la “bonne économie”. Ils sont passés à l’histoire sous le nom de “Chicago boys” de Pinochet.
En France,les "réformes" sont des idées importées d'anciennes dictatures
Emmanuel Macron a décidé de faire adopter le texte sur la réforme des retraites en utilisant l’article 49.3 de la Constitution malgré l’opposition parlementaire. Les réactions fusent partout en France .
Les Français n’auront pas le choix, la réforme des retraites passera avec l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution. La présidence de la République a expliqué : “La Première ministre a demandé au président de pouvoir engager la responsabilité de son gouvernement sur le texte issu de la commission mixte paritaire.”
“Le Monarque (Emmanuel Macron) a tranché : ce sera 49.3. Ils écrasent la démocratie comme ils écrasent la France qui travaille”
Le 49.3, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un article de la Constitution française qui sert à réguler au mieux les rapports entre le gouvernement et le Parlement. Seul le Premier ministre, ici en l’occurrence Elisabeth Borne, en a l’utilisation seulement après que le Conseil des ministres a délibéré. Cet article permet donc de bloquer les discussions sur un projet de loi qui ne fait pas l’unanimité à l’Assemblée nationale et donc de faire adopter un texte de loi sans vote face à l’opposition dans le but de faire accélérer tout le processus législatif au profit du camp du présidentiel.
En "colère" ou "révoltées": quelques milliers de personnes manifestaient place de la Concorde à Paris pour protester contre la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3, et des rassemblements avaient lieu dans d'autres villes de France.
Réforme des retraites : la presse étrangère évoque une "défaite" pour Emmanuel Macron après le recours à l'article 49.3
le recours à l’article 49.3 est une "défaite", un "énorme revers politique" pour Emmanuel Macron. Le président a utilisé "l’option nucléaire" de la Constitution Française, faire adopter un texte, sans vote du Parlement, parce qu’il craignait de ne pas avoir de majorité. "Il manquait de soutien au Parlement, renchérit le New York Times, et c’est une décision qui va certainement enflammer un peu plus le climat politique en France déjà lourd d’une confrontation tendue".
Le Spiegel allemand parle lui aussi d’une décision brutale.
Un étonnement sur le manque de dialogue
Le président français, en refusant de négocier avec les syndicats a pris le risque de "cimenter son image de Jupiter en passant ses ordres d’en haut et en ne prenant conseil qu’auprès d’une poignée de personnes". "Emmanuel Macron est resté muet, il est animé par une culture de l’évitement", ajoute le Frankfurter Allegemeine Zeitung en Allemagne. Il peut devenir "un canard boiteux", renchérit le Guardian à Londres.
Plus globalement sur les grèves et les manifestations de ces dernières semaines, la presse européenne souligne à quel point l’opposition à la réforme est restée majoritaire en France. Malgré les nuisances liées aux grèves.
Le Guardian britannique salue le "sacré combat" mené par les syndicats, et leur unité. "Ils ont montré qu’ils peuvent parler au nom des classes ouvrières et donné le ton pour d’autres combats ailleurs en Europe", conclut le journal britannique. Parce que la France n’est pas la seule à connaitre des conflits sociaux. En Asie la presse chinoise reléve que les démocraties occidentales sont souvent secouées par les conflits internes et les grèves en série.
Notes: