Nation entreprise,plus jamais ça
L’entreprise à ne pas recommander ..
26 janvier 2020. Face aux micros et aux caméras, Agnès Buzyn, qui est encore ministre des solidarités et de la santé, se veut rassurante : selon elle, il n’y aura pas de pénurie de masques en cas d’épidémie du virus Covid-19 sur le sol français..
« C’est ahurissant, on ne pensait pas que les stocks de l’Etat étaient si bas » s’indigne le président du syndicat des biologistes (SDB), François Blanchecotte, en première ligne pour réaliser les tests de dépistage du coronavirus. "Nous n’avons pas assez de masques pour travailler correctement. Certains d’entre nous avait stocké des masques du temps du H1N1, mais ils étaient périmés. Et cela ne concerne pas uniquement les masques : un dépistage de masse en France n’est guère envisageable, nous n’en avons pas les moyens en termes de matériels et de réactifs nécessaires pour réaliser ces tests."
"C’est une faute professionnelle grave", estime de son côté Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France (FMF). "Au début de la crise, le ministère nous a dit qu’ils étaient prêts, qu’il y avait des stocks d’État. Or, on a réalisé ces dernières semaines que c’était faux. Il n’est pas acceptable d’envoyer des soignants 'au casse-pipe' sans aucune protection. Cette administration qui nous impose des procédures souvent contraignantes est incapable de protéger correctement les professionnels de santé qui vont prendre en charge les patients …
« Les masques ? "J'en ai récupérés auprès d'une amie qui a un copain tatoueur et auprès d'un patient qui travaillait dans le bâtiment". Les sur-blouses ? "Certaines filles prennent des sacs poubelles, pour essayer de se protéger. C'est vraiment de la débrouille". »:Coronavirus : ancienne championne devenue kiné, Vanessa Boslak alerte sur la situation des soignants
"C'est VOUS qui me sacrifiez" : le coup de gueule d'une infirmière libérale contre le gouvernement
Un masque, une charlotte et un sac poubelle
Permettez-moi de vous montrer à quoi nous en sommes réduites en ce beau jour de mars. Regardez bien la photo s’il vous plaît. J’ai 2 patients potentiellement atteints par ce virus et je viens de faire la toilette d’une dame de 104 ans, équipée d’une charlotte, d’un simple masque chirurgical
Macron, masqué, visite l’hôpital militaire de Mulhouse
dont vous connaissez parfaitement l’inutilité puisque lors de votre dernier discours à Mulhouse vous aviez la chance de porter un masque FFP2 depuis longtemps introuvable en pharmacie..
Des habitants notamment de la région lyonnaise, ont été contraints de subir, médusés, le maintien d’un match de 60.000 personnes entre l’Olympique Lyonnais et la Juventus de Turin, accueillant des supporters du Nord de l’Italie dont on savait déjà, au moment de cette décision, que la maladie s’y développait de manière extrêmement préoccupante. Les méfiants étaient traités avec mépris et suffisance , comme cédant à des ramassis de fake news et d’informations non scientifiques tandis qu’on martelait que la décision avait été prise avec l’avis des experts. S’inquiéter ne servait donc à rien à ce moment selon nos dirigeants…
Faire des tests systématiques, comme dans certains pays asiatiques qui, de la sorte, ont vaincu la maladie ? Là encore, vous n’y pensez pas, cela ne "sert à rien", contrairement à la préconisation très claire de l’OMS sur ce sujet précis, cela ne sert à rien comme tout le reste, et de toute façon, cela tombe rudement bien puisque, par amateurisme et impréparation coupable, l’Etat entreprise ,son « management » comme on dit dans le néolibéralisme ,ne s’est pas donné les moyens matériels de ces mesures prophylactiques. Ces choses nous échappant parce que nous avons été assez stupides pour réduire les budgets et les coûts en croyance béate que les stocks mondiaux suffiraient et que l’austérité budgétaire était la panacée…
En mettant les clés de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid. La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales
La "crise du coronavirus" révèle notre vulnérabilité et les limites, face à des chaînes de production mondialisée et un commerce international en flux tendu, qui nous empêchent de disposer en cas de choc de biens de première nécessité : masques, médicaments indispensables, etc. Des crises comme celle-ci se reproduiront. La relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services, doit permettre d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux, de reprendre le contrôle sur les modes de production et d'enclencher une transition écologique et sociale des activités tout en permettant la création de très nombreux emplois en France.
La relocalisation n’est pas synonyme de repli sur soi ni de nationalisme . Nous avons besoin d’une régulation refondée , en rupture avec la mondialisation néolibérale et les tentatives hégémoniques des États les plus puissants. De ce point de vue, la "crise du coronavirus" dévoile à quel point la solidarité internationale et la coopération sont en panne : les pays européens ont été incapables de conduire une stratégie commune face à la pandémie. Au sein même de l’Union européenne.
Un mois à peine avant que l’Europe ne se lance dans une quête effrénée d’équipements de protection, de respirateurs artificiels et de kits de dépistage pour combattre l’épidémie de coronavirus, les gouvernements européens prétendaient que leurs systèmes de santé étaient prêts. Ils ne voyaient aucune raison d’accroître leurs stocks.
Cette présentation idyllique de la situation relève de la propagande et contraste avec les pénuries observées dans la quasi-totalité des Etats membres, alors que la Commission européenne a estimé, la semaine dernière, que les capacités normales de production et d’approvisionnement des Vingt-Sept ne pouvaient répondre qu’à 10 % de la demande en équipements de protection et autres appareils médicaux.
Les gouvernements européens ont aggravé leur situation en surestimant leurs capacités à répondre à la crise sanitaire.
Passer des mois dans le mépris de la révolte sociale, celle notamment du monde médical et du secteur hospitalier qui n’a cessé d’alerter, pour subitement découvrir comme d’autres découvrent la lune, qu’un État fort a besoin de ces secteurs et que l’État-providence n’est pas une lubie mais bien une condition principale et prioritaire tant que l’on ne se trouve pas hors sol...
Le combat sera gagné, grâce à tous les travailleurs, les caissières, les routiers,les facteurs,les soignants, les agents de l’État qui continuent de faire tourner ce qui reste de la Nation,déjà en partie démantelée avant le virus, ces professions sur lesquelles on a tellement tapées pendant des mois .
Le moment n’est il pas venu de se demander à quoi sert au final le néolibéralisme, la mondialisation, n’est ce pas le moment aussi pour « ceux qui ne sont rien » de rectifier le tir.
La France,ses dirigeants l’ont convertie à un capitalisme de modèle anglo-saxon , beaucoup plus inégalitaire que le capitalisme des Trente Glorieuses que la France a connu jusqu’à la fin des années 1970. La France a connu un choc immense en se convertissant à ses règles à partir du milieu des années 1980, c’est une forme de capitalisme qui fait exercer une véritable tyrannie du capital sur le travail. Un capitalisme d’actionnaires dont la seule logique est le profit…
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L'Etat n'a plus le monopole de l'intérêt général proclame le patron du MEDEF
La suppression des acquis dans le monde du travail, acquis sociaux ,démocratiques, la suppression de ces droits et du respect de ces droits, sont autant de défaites infligées pour le salarié,le citoyen ,l'humain ,et sont autant de victoires pour ce système,modèle du MEDEF
Notes:
Pénurie de masques : les raisons d'un "scandale d'État"
Néolibéralisme,casse toi pauvre con!
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Coronavirus : la communication pitoyable du gouvernement