Redistribution des richesses,"on trompe les français"selon B.Le Maire
Le redressement de la France ne passe pas par plus de redistribution fiscale, a déclaré vendredi 15 Mars 2019 le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire.
"Il y a déjà beaucoup de redistribution fiscale dans notre pays, le redressement français ne passe pas par plus de redistribution fiscale"
"J'ai le sentiment qu'on trompe les Français en leur disant que la solution, c'est plus de redistribution", a-t-il dit en ouvrant un colloque sur les réformes.
Le niveau de vie moyen est inférieur à celui de 2008. Il y a un affaissement global du niveau de vie en France et cela concerne l'ensemble des catégories.
Les ménages ont perdu en moyenne près de 500 euros de revenu disponible, a révélé l'OFCE . Cette baisse de revenus concerne une grande partie de la classe moyenne (67%) et s'explique par les réformes fiscales et sociales.
Il y a plusieurs éléments assez spectaculaires , un élément que l'on peut retenir c'est que le niveau de vie moyen est inférieur à celui de 2008. On voit un affaissement global du niveau de vie en France depuis 2008 et ça concerne l'ensemble des catégories. C'est quelque chose d'extrêmement marquant. Ça veut dire qu'à la fois, la crise économique, par les effets qu'elle a pu avoir sur le marché du travail, l'évolution de l'emploi, les salaires, associés aux mesures socio-fiscales avec un choc fiscal majeur, ont conduit à un appauvrissement généralisé. Quand on regarde les dix années avant 2008, on avait une augmentation du niveau de vie moyen qui était importante, de l'ordre de 400 à 500 euros par an. Donc on voit bien qu'il y a eu à la fois une baisse du niveau de vie.
Plus d’un tiers des Français (37 %) ont déjà fait l’expérience de la pauvreté. Et près de la moitié (47 %) des ouvriers et employés, ainsi que les personnes au revenu mensuel net inférieur à 1200 euros (61 %) sont aujourd’hui plus vulnérables .
• L’aggravation de la pauvreté, elle, est constatée par les responsables du Secours populaire français à travers tout l’Hexagone. Aucun signe notable d’amélioration du quotidien des plus démunis. Bien au contraire. Les bénévoles font face à une augmentation des demandes d’aides allant de 15 à 50 % dans certains départements, comme dans la Loire, la Loire-Atlantique, la Haute-Garonne, l’Hérault…
• La situation se détériore pour les travailleurs précaires, les personnes en fin de droits, les jeunes, les personnes âgées, Dans une France qui compte près de 9 millions de pauvres et où leur nombre a augmenté en dix ans de 1,2 million au seuil de 60 % du niveau de vie médian, les Français ne restent pas indifférents : ils sont 57 % à avoir redouté à un moment de leur vie de connaître la précarité. Encore plus inquiets pour la génération à venir, 84 % pensent que les risques que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté sont plus élevés que pour eux.
• Les sexagénaires affirment à 55 % que les risques pour leurs enfants sont «beaucoup plus élevés». Cette inquiétude est d’autant plus forte que seuls 44 % d’entre eux se disent confiants dans leur capacité financière à aider leurs enfants en cas de besoin. Dans ses permanences d’accueil, le SPF (Secours Populaire Français) perçoit sur le terrain une dégradation des conditions de vie des plus précaires. Le sort des catégories populaires est très loin de s’améliorer : près d’un Français sur cinq ne parvient pas à équilibrer son budget à la fin du mois, 36 % déclarent que leurs revenus leur permettent juste de boucler leur budget et 19 % vivent à découvert.
Au plan de l’alimentation, 44 % des foyers dits modestes assurent avoir du mal à se procurer une nourriture saine et avoir trois repas par jour. Sans surprise, la place accordée à la culture, aux loisirs et aux vacances reste un luxe rare: près d’un Français sur deux (45 %) déclare avoir des difficultés pour partir en vacances au moins une fois par an. Ce pourcentage augmente à hauteur de 65 % pour les ménages dont le revenu mensuel net est inférieur à 1200 euros.
La peur de basculer dans la pauvreté ne cesse de croître. Les craintes d’un avenir difficile guettent de plus en plus de personnes. 57 % des personnes interrogées ont redouté à un moment de leur vie de connaître la précarité. Et une majorité (84 %) pense que les risques que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté sont plus élevés que pour eux.
• Les personnes les plus âgées, disposant de «petites retraites», ne peuvent se soigner et se nourrir de manière adéquate. Les «unités» de ces secteurs sociaux sont souvent isolées, ce qui expliquent l’affluence accrue de ces personnes dans les antennes du Secours populaire. Depuis 2010, l’association a constaté une augmentation de près de 50 % des demandes d’aide, venant particulièrement des femmes de plus de 60 ans.
• Les personnes âgées – dites les seniors, «les jeunes seniors» sont des personnes dans la cinquantaine ou la soixantaine, les seniors au-delà de cette limite – les plus modestes sont au nombre de 40 % qui ne disposent les moyens pour se nourrir de manière adéquate (selon eux). Une majorité des retraité·e·s est particulièrement inquiète pour ce qui est de leur aptitude de faire face financièrement à une éventuelle dépendance. Leur fragilisation est un marqueur de taille sur l’état d’une société. Or, cette couche sociale apporte des aides décisives autour d’eux, notamment à leurs enfants et à leurs petits-enfants.
• La pauvreté prend donc racine et se sur la durée avec les seuils d’affaissement qui en découlent . En 2017, encore plus d’un tiers des Français (37 %) ont déjà fait l’expérience de la pauvreté. Près de la moitié (47 %) des catégories socioprofessionnelles modestes (ouvriers et employés), ainsi que les personnes au revenu mensuel net inférieur à 1200 euros (61 %) sont aujourd’hui plus exposées à la pauvreté.
Ces résultats sont d’autant plus préoccupants qu’ils ne régressent pas. « La lente diminution du niveau de vie des 10 % les moins favorisés constitue un retournement historique de notre histoire sociale ». La crise de 2008 a touché essentiellement et durement les milieux populaires : les plus pauvres continuent à s’appauvrir.
«Depuis la crise de 2008, le poids de la fiscalité a été transféré des entreprises vers les ménages, l’augmentation nette des recettes fiscales est attribuable aux impôts sur les salaires et aux taxes sur la consommation comme la TVA» Ces taxes sur la consommation, identiques pour tous, aggravent les inégalités puisqu’elles pèsent plus lourdement sur le budget des moins riches. Si on combine les différents impôts, on en arrive à des déséquilibres tels que les 10 % les plus pauvres paient proportionnellement plus que les 10 % les plus riches.
• Plus d’un Français sur deux s’est dit à un moment de sa vie qu’il était sur le point de basculer dans la précarité et cette proportion augmente. Le seuil de pauvreté subjectif moyen: 1113 euros .
Notes:
Le redressement de la France ne passe pas par plus de redistribution fiscale
On voit un affaissement global du niveau de vie en France depuis 2008
L'inégalité comme choix politique