Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Des entreprises françaises bien présentes au "Davos du désert" malgré le meurtre de Khashoggi

Nous avons ainsi appris que le dirigeant d'une entreprise du sud de la France devrait être présent, voire même prendre la parole : François Barrault, responsable de IDATE Digiworld. De son côté, Airbus nous a expliqué qu'une "directive" avait été lancée au sein de l'entreprise pour que ses employés s'abstiennent à l'heure actuelle des "engagements les plus médiatiques". En clair : hors de question, par exemple de participer sur scène ou d'animer une table ronde. Dirk Hoke, dirigeant d'Airbus Défense et Espace, ne se rendra pas au forum d'investisseurs. Cependant, l'entreprise nous précise dans un mail : "Nous pensons qu'il est important de maintenir un engagement et un dialogue dans un pays qui accueille près d'un millier de nos employés".

Une délégation locale pour Engie, une représentation pour EDF

Pour préserver leurs intérêts économiques en Arabie saoudite, les entreprises françaises dans ce cas sont nombreuses. Amundi, société de gestion d'actifs détenue par le Crédit agricole, assure ne pas avoir de "représentant invité à intervenir à cet événement et n’est pas partenaire officiel ou sponsor de cette conférence". Toutefois, une source interne admet ensuite qu'il est "possible que des responsables locaux accompagnent des clients" pour les conseiller sur le salon. Le groupe industriel Engie ne sera pas non plus officiellement présent, mais, en interne, on déclare qu'une "délégation locale au niveau opérationnel s'y rendra pour soutenir les projets concrets du groupe dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique dans le pays". Il faut dire que le Français joue gros en Arabie saoudite : avec EDF, l'entreprise a été présélectionnée en juillet pour la construction d’un parc éolien d’un montant de 427 millions d’euros.

Le premier producteur d'électricité en France, qui devait également se rendre dans le pays, est tout aussi mal à l'aise : contrairement au programme, Jean-Bernard Lévy ne s'exprimera pas sur la scène du Future investment initiative. "Il y aura une représentation d’EDF mais aucune prise de parole", précise l'entreprise. Hors de question, toutefois, de froisser Riyad : si Jean-Bernard Lévy a annulé son discours au forum, c'est parce qu'il doit se rendre à "une séance de travail dédiée à l’énergie" organisée mercredi 24 octobre à l'Elysée "avec la participation d’Emmanuel Macron et d’une trentaine de patrons français, en amont de la publication de la Politique Pluriannuelle de l’Energie". Cette réunion au sommet, brusquement confirmée par l'Elysée jeudi dernier dans une dépêche Reuters, réunit nombre de patrons précédemment annoncés à Riyad. Parmi eux, Isabelle Kocher, numéro 1 d'Engie, et même Patrick Pouyané, PDG de Total. Elle ne pouvait pas mieux tomber !

Total assume

Il y en a en tout cas un qui est parvenu à se dédoubler : annoncé à la réunion de l'Elysée de mercredi, Patrick Pouyanné a confirmé ce 22 octobre sa présence au forum de Riyad "par fidélité" envers ses engagements avec son partenaire Aramco."Je suis intimement persuadé que la politique de la 'chaise vide' ne fait pas avancer les choses, notamment quand il s'agit du respect des droits de l'homme", a-t-il déclaré dans un communiqué mis en ligne sur le site du groupe. "Les politiques de boycott et de retrait de l'investissement ne font que pénaliser les populations", poursuit-il, avançant que le groupe "n'a jamais été favorable aux mesures de sanctions et d'isolement, par exemple contre la Russie, l'Iran ou le Qatar". Au moins, Total a le mérite d'être clair.

Notes:

https://www.marianne.net/monde/meurtre-de-khashoggi-derriere-la-com-des-entreprises-francaises-bien-presentes-au-davos-du

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article