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GÉRER UN ETAT COMME UNE ENTREPRISE ?

L’Etat a pour raison d’être son peuple, son bien-être, et plus spécifiquement son bonheur, comme le spécifie  beaucoup de Constitutions dans le monde. L'Économie, l’Education, la Santé, la Défense (etc) n’étant que des moyens pour servir ces fins.

L’Entreprise a, par contre, comme seule raison d’être la maximisation du retour sur investissement de ses actionnaires, quelle qu’en soit la forme : bénéfices, dividendes, croissance, capitalisation... Cet axiome n’a pas varié d’un iota sur le fond , c’est l’essence même du capitalisme

Etat et Entreprise sont  opposés  par le principe même de l “Externalité” . L’entreprise a tout intérêt à “externaliser”, c’est-à-dire pousser au maximum ses coûts et ses responsabilité sur ses clients (par exemple les frais de tenue de compte, de gestion de dossier)

A l’inverse, l’Etat est par essence inclusif. Aucune externalité ne lui est permise, il se doit de prendre en charge.On n’imaginerait pas, ne serait-ce qu’une seule seconde, un Etat “licencier” une partie de sa population au motif que ce segment de “personnel” est devenu trop coûteux ou non productif ou redondant : les seniors, les retraités, les chômeurs de longue durée, les non qualifiés, les non digitalisés, les malades en fin de vie dont on sait qu’ils "coûtent" le plus…

Sur le plan de la Gouvernance, l’Etat s’articule sur la séparation des trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et, en général, sur une démocratie élective. Or ,rien de tel pour l’entreprise,  où le PDG, en règle générale, concentre et exerce en pratique la majorité des pouvoirs, quelques administrateurs plus ou moins indépendants, deux ou trois comités ad hoc (rémunérations, nominations, audit...) 

 Des entreprises qui n’existaient pas il y de cela seulement dix ou vingt ans (Amazon, Alphabet (ex Google), Facebook...) ont vu leur capitalisation boursière se hisser l’été dernier vers la barre de mille milliards de dollars - soit l’équivalent du PIB de pays comme l’Espagne, la Suisse, la Russie. Un montant bien supérieur à celui du PIB du Royaume d’Arabie Saoudite et de celui des Emirats arabes unis - pour mémoire, le PIB de la France est de 2.500 milliards de dollars...

Ces résultats ,sont obtenus avec “seulement” quelques centaines de milliers de collaborateurs. Cette montée en puissance est de nature à fragiliser la figure de l’Etat et mettre à mal sa souveraineté, son autorité.Et à terme à menacer la démocratie:Un monde d’un genre nouveau

La France est définie dans notre constitution comme une « République démocratique et sociale » (article 1er).

Le droit du travail n’a jamais eu pour objet d’être au service d’une politique économique, visant à établir une performance économique, ce à quoi on veut l’asservir aujourd’hui.

Ce glissement  , qui tourne le dos à tous nos principes hérités de la Révolution française , et de la Libération, dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 intégré dans celui de la Constitution de 1958. – montre la prégnance d’une dictature d’une forme  d’économisme qui ne voit dans l’Homme qu’un instrument économique et soumet toute l’organisation de la société à la doxa économique libérale.

 

Découvrez aussi:

LE TRAITEMENT DE CHOC ADMINISTRÉ À LA FRANCE RAPPELLE CELUI INFLIGÉ À LA GRÈCE

Notes:

PEUT-ON GÉRER UN ETAT COMME UNE ENTREPRISE ?

La régression sociale sous le néolibéralisme

 

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