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L'Etat n'a plus le monopole de l'intérêt général proclame le patron du MEDEF

"Trop souvent nous avons laissé la recherche de l'intérêt général à l'Etat. L'Etat n'a plus le monopole de l'intérêt général ".

A Longchamp ,lors de l'université d’été du Medef rebaptisé "La rencontre des entrepreneurs de France"le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux  a salué la réforme de l'assurance-chômage qui durcit les conditions d'accès aux indemnités pour les nouveaux demandeurs d'emploi .

 

Le patron du Medef entouré de Bruno Lemaire et de Muriel Pénicaud à l'ouverture de l'Université d'été du Medef à Longchamp, le 28 août 2019

Le patron du 

"Je pense que les inégalités sont nécessaires pour récompenser les talents".

Trop souvent nous avons laissé la recherche de l'intérêt général à l'Etat. L'Etat n'a plus le monopole de l'intérêt général a précisé l'homme qui a déclaré s'inspirer du libéral américain Milton Friedman.

Image / Photograph of Milton Friedman, Rose Friedman, Edward Teller, and Margaret Thatcher

Décryptons donc,le rôle de M.Friedman idéologue du capitalisme né le 31 juillet 1912 à Brooklyn (NY) et mort le 16 novembre 2006 à San Francisco,  modèle du patron du medef en France

 

 

Le prix Nobel d'économie créé il y a près d’un demi-siècle a été une machine de guerre visant à légitimer le tournant néolibéral des années 70 et 80. Il a facilité le remplacement du vieux modèle social-démocrate par celui de l’économie de marché débridée actuel.

 

Ce virage, porté par Margaret Thatcher en Angleterre et Ronald Reagan aux Etats-Unis, s’est appuyé sur une école de pensée : l’école de Chicago. Le pape de ce courant de pensée était l’économiste monétariste Milton Friedman (Nobel 1976). Ces économistes étaient convaincus que dans l’économie, l’Etat était le problème, jamais la solution. Il fallait donc privatiser tout ce qu’on pouvait, retirer la planche à billets des pattes des gouvernements, réduire les dépenses publiques, déréglementer les marchés…

 

Ces théories, développées par plusieurs professeurs de l’université de Chicago, se sont répandues, en rupture avec le keynésianisme qui dominait jusqu’alors la pensée économique. La monnaie est devenu un sujet central , puis la finance. Le marché dérégulé est devenu à la mode, avec les effets que l’on sait : insécurité économique et sociale, crises financières, corruption, inégalités, et au final rejet des élites.

Une vague néolibérale donc;qui a bouleversé les États-Unis de R. Reagan à partir de 1980 et la Grande-Bretagne de M. Thatcher à partir de 1979. Dans ces deux pays s’impose une « révolution conservatrice », en référence à son caractère radical – il s’agit de revoir en profondeur le rôle de l’État –, mais aussi au renouveau conservateur qu’elle traduit. Une régression pour la plupart ,sauf pour les riches.

Conséquence logique, la « révolution conservatrice » a conduit à un recul sans précédent de l’État-Providence et de la protection sociale, afin de « libérer les initiatives individuelles », et de réduire le poids de l’État. 
Pour mener à bien ces mutations qui se heurtent à de fortes résistances, une remise en cause profonde de la démocratie sociale est nécessaire, à commencer par les syndicats dont la puissance revendicative doit être brisée. L’épisode le plus connu est la grande grève des mineurs britanniques de 1984/85, qui va porter un coup fatal au syndicalisme dans ce pays, face au refus de toute négociation sociale de la « Dame de fer », parvenant à réduire très fortement le champ de la négociation collective. 

C’est dans la période Reagan que sont révisés aux USA le volume et la nature des dépenses publiques. Cette baisse s’est accompagnée d’une part d’un redéploiement de l’État, avec la privatisation de la plupart des entreprises publiques, un désengagement de l’État dans de nombreux programmes sociaux, transférés par Reagan du niveau fédéral à l’échelon local, et un dégraissage des effectifs de la fonction publique. 

Toutes les réformes sont mises à contribution,il s’agit de supprimer des milliers d’emplois publics, en arguant de la meilleure « efficacité » du niveau local sur le niveau national, afin de réduire les dépenses de l’État central. 

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Les signes d’une réforme en profondeur de l’État-Providence sont encore plus visibles : les retraites,  la sécurité sociale ,l’hôpital,les allocations, la stigmatisation des chômeurs . 

La théorie du ruissellement cette idée, qu’il serait plus "efficace" pour l’intérêt général d’alléger les charges fiscales des plus riches, était à la mode au début des années 1980, à l’époque du triomphe de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Le mot de "ruissellement" (traduction de "trickle down") est apparu dans le débat public lorsque, fin 1981, le jeune (et critique) directeur du Budget de Reagan, dans une célèbre interview à "The Atlantic", avait expliqué que la politique du président était en fait le retour de "la vieille doctrine républicaine" . 

 

Or, Des économistes du fond monétaire international (considéré comme le temple du néolibéralisme) ont étudié de près les effets sur la croissance de changements de revenus, selon leur niveau. Résultat, ils ont tordu le cou à la prétendue "théorie du ruissellement" :"Nous constatons que l'augmentation de la part du revenu des pauvres et de la classe moyenne augmente la croissance, tandis qu'une augmentation de la part du revenu des 20% supérieurs entraîne une croissance plus faible – c'est-à-dire que lorsque les riches s'enrichissent, les avantages ne se répercutent pas sur le revenu."

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef (à gauche), Samuel Minot et Laurent Fiard, des permanents de l’organisation patronale, et Patrick Martin (à droite), son vice-president. Stephane Audras/Réa

La suppression des acquis dans le monde du travail,  acquis sociaux ,démocratiques, la suppression de ces droits et du respect de ces droits, sont autant de défaites infligées pour le salarié,le citoyen ,l'humain ,et sont autant de victoires pour ce système,modèle du MEDEF. 

 

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Le pouvoir d'achat des personnes les plus pauvres a diminué «suite à la baisse des APL et à la désindexation des allocations logement et des prestations familiales». 

A découvrir sur le même sujet:

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La chute du Mur de Berlin, a été un événement politique considérable, elle est aussi un bouleversement économique comme il ne s'en produit qu'un ou deux par siècles, comparable, dans son ampleur et ses conséquences, à une guerre mondiale.

 

Du jour au lendemain ou presque, le "contre-capitalisme" est démantelé, laissant le champ libre à une économie de marché planétaire. Dès l'effondrement du rempart de béton de la RDA, c'est la ruée de l'Ouest : les entreprises multinationales occidentales se précipitent sur les nouveaux territoires conquis , pour y vendre leur produits, les fabriquer ou acheter des matières premières.

 

Le marché et la "démocratie" annexent l'Est d'un même pas . Le rapport de force entre le capital et le travail s'inverse. Avant novembre 1989, les travailleurs profitaient indirectement de la crainte du communisme - pour limiter les risques de révolution, les entreprises et les Etats consentaient des augmentations de salaires régulières et des droits sociaux étendus. Tout d'un coup, cette crainte disparaît. Pire, les non qualifiés occidentaux sont mis en concurrence avec les non qualifiés slovaques ou chinois, cinquante fois moins bien payés. Et c'est au contraire le détenteur de capital qui profite d'un monde ouvert, dans lequel il peut faire circuler son argent comme bon lui semble pour profiter des opportunités de rendement ou de taxation favorables. La chute du Mur a signé la victoire du rentier.

 

 

Notes:

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