Lorsque les alarmes ont retenti et que le pupitre de contrôle s’est mis à clignoter devant Stanislav Petrov, un lieutenant colonel de 44 ans à son poste dans un bunker secret de la périphérie sud de Moscou, il restait moins de 30 minutes avant le déclenchement d’une guerre nucléaire.
« La sirène s’est mise à hurler, se souvenait-il plus tard, mais je suis resté assis là pour quelques secondes, les yeux rivés sur le mot ‘Launch’ (Feu !) qui s’est affiché sur le grand écran rouge rétroéclairé. » Selon son expression, il se sentait sur sa chaise comme sur« une poêle à frire brûlante ».
Le Col. Petrov, préposé au système d’alerte avancée antimissile, était chargé de déterminer si les États-Unis avaient ouvert le feu sur l’Union soviétique par-dessus l’océan. Juste après minuit ce 26 septembre 1983, tous les signaux semblaient pointer vers l’affirmative.
Le signal par satellite reçu par le Colonel Petrov dans son bunker indiquait qu’un seul missile Minuteman avait été lancé et qu’il se dirigeait vers l’Est. Quatre autres missiles semblaient suivre, selon des signaux envoyés par satellite. Le protocole à suivre dans ce cas était clair : notifier à temps le quartier général de la Défense aérienne soviétique pour permettre au personnel de l’État major de consulter le leader soviétique Youri Andropov. À coup sûr, il s’ensuivrait une contre-attaque, et un holocauste nucléaire.
Et pourtant, le Col. Petrov, tout en jonglant avec un téléphone dans une main et un interphone dans l’autre, a estimé qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les missiles soviétiques, armés et prêts au lancement, sont restés dans leurs silos. Et les missiles américains, que quelques minutes pouvaient séparer de leur cible, semblaient s’être volatilisés dans les airs.
Notes:
http://lesakerfrancophone.fr/disparition-a-77-ans-de-stanislav-petrov-lofficier-sovietique-qui-a-permis-deviter-un-conflit-nucleaire