Un Président qui voulait dynamiter les vieux partis politiques et s’est fait éclater dans les mains sa grenade électorale.
Avec sa décision surprise de déclencher des élections anticipées, Emmanuel Macron espérait rallier autour de sa formation les électeurs craintifs de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, comme il l’avait fait lors des élections présidentielles de 2017 et 2022.
Le Jupiter d’opérette a raté son pari.
Non seulement un plus grand nombre d’électeurs ont préféré la gauche pour faire rempart à l’extrême-droite, mais le RN a aussi réussi à attirer un nombre encore plus important d’électeurs dans son camp.
Isolé à l’Élysée avec une poignée de conseillers qui n’ont jamais vu un électeur de leur vie, convaincu que, face au risque du chaos à un mois des Jeux olympiques, ses concitoyens lui redonnerait de l’oxygène pour sa fin de bail. Encore raté.
La toute première leçon de ce premier tour des élections législatives anticipées est facile à tirer.
En prenant la décision périlleuse et solitaire de dissoudre l’Assemblée nationale, le 9 juin, Emmanuel Macron a transformé une majorité relative en minorité absolue.
Et il va passer les trois dernières années de son mandat en cohabitation avec un Premier ministre qui, au vu des résultats, a des chances de venir du Rassemblement national .
Sacrifié au soir d’européennes calamiteuses pour son camp, Gabriel Attal ne sera donc resté que cinq mois à Matignon.
Emmanuel Macron subit une lourde défaite et, contrairement à Jacques Chirac qui, lui aussi, avait totalement loupé son pari de la dissolution, il n’aura pas la possibilité de se rattraper en 2027. Chant du cygne pour un Président qui voulait dynamiter les vieux partis politiques et s’est fait éclater dans les mains sa grenade électorale.
Ses trois dernières années vont être plombées avec les poids lourds de la Macronie (Édouard Philippe, Gérald Darmanin ou Gabriel Attal) qui n’ont aucun intérêt à rester à ses côtés et doivent dès ce lundi préparer l’avenir.
l’une des principales motivations du vote apparaît comme l’opposition à Emmanuel Macron. En effet, 44 % des électeurs souhaitent en priorité, à travers leur vote, s’opposer à Emmanuel Macron.
Le pouvoir d’achat, principale motivation du vote
Sans surprise, le pouvoir d’achat est considéré comme l’un des sujets les plus importants par 59 % des sondés, dont 30 % jugent qu’il est le sujet le plus important. Le sujet apparaît également en tête des priorités de chacun des trois blocs (69 % pour le RN, 57 % pour le NFP et 46 % pour Ensemble).
L’immigration est perçue comme le deuxième sujet le plus important (sujet majeur pour 38 % des sondés), suivi de la santé (32 %). L’environnement, sujet peu traité durant la campagne arrive néanmoins en 5e position.
L’abstention, en fort recul par rapport aux dernières élections de 2022, atteint son plus faible niveau pour des législatives au XXIè siècle.
Cependant, pour 27 % des abstentionnistes sondés, aucun candidat ne correspondait à leurs idées, expliquant ainsi leur abstention. Un niveau en augmentation de 9 points par rapport à 2022. 24 % des abstentionnistes estiment que les candidats ne parlent pas assez des sujets qu’ils jugent prioritaires, une baisse de 2 points par rapport à 2022.