Une "réforme" par ceux qui en savent le moins sur la réalité du travail
La hausse des arrêts maladies résulte à la fois de la dégradation de l’état de santé lié à l’âge et de l’allongement de la vie active.
"Les gens savent qu'il faut travailler plus longtemps", selon Emmanuel Macron..
Une étude publiée en février 2023, montre que plus on travaille longtemps, plus on a recours à l'arrêt maladie. Une augmentation qui engendre un surcoût de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Des chercheurs se sont intéressés aux effets du passage de 60 à 62 ans qui a eu lieu en 2010.
Travailler plus tard c'est tomber malade plus souvent
Le constat est clair : plus on travaille longtemps, plus on a recours à des arrêts maladies. La raison première est bien-sûr l'usure du travailleur. L'étude constate que la hausse de l’absence au travail pour maladie résulte à la fois de la dégradation de l’état de santé lié à l’âge et de l’allongement de la vie active.
Chez les femmes comme chez les hommes, les générations 1952-1954 sont caractérisées par des taux d’arrêts maladie à chaque âge après 60 ans supérieurs à ceux des générations non assujettis à la réforme.
À titre d’exemple, lors de leur 61e année, seules 4,36% des femmes n’ayant pas subi la réforme de 2010 ont pris un arrêt maladie, contre 7,7% pour celles qui ont été concernées par cette réforme.
L'étude constate que le recours aux arrêts maladies après la réforme de 2010 augmente en moyenne de 1,7%. La situation est pire pour les personnes qui ont contracté des maladies longues pendant leur carrière, dont le recours à ce type d'arrêt augmente de 2,2%.
68 millions d'euros de surcoût
L'augmentation du nombre d'arrêts maladies coûterait 68 millions d'euros supplémentaires à l'Assurance maladie. Pour rappel, selon le rapport "Charge et produits de l’Assurance-maladie" de 2018, 6 ans après la réforme des retraites de 2010, le coût total des arrêts maladies est passé de 6,3 à 7,1 milliards d’euros.
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