L'époque de la guerre froide a été un point culminant de l'histoire de l'Occident. Un bien être sans pareil, de vraies libertés, un extraordinaire progrès social, d'énormes découvertes scientifiques et techniques, tout y était ! Mais, l'Occident se modifiait aussi presqu'imperceptiblement. L'intégration timide des pays développés, commencée alors, constituait en fait les prémices de la mondialisation de l'économie et de la globalisation du pouvoir auxquels nous assistons aujourd'hui. Celle-ci a, dès le départ, été pensée en termes de structures verticales, dominées par un pouvoir supranational. Sans le succès de la chute de l'URSS, il n'aurait pu se lancer dans la mondialisation.
Sa chute est la plus grande victoire de l'histoire de l'Occident ! Victoire colossale qui, permet l'instauration d'un pouvoir planétaire. Mais la fin du communisme a aussi marqué la fin de la démocratie. Notre époque n'est pas que post-communiste, elle est aussi post-démocratique.
Le gouvernement mondial est dirigé par les gouverneurs des structures supranationales commerciales, financières et politiques:
Un monde d’un genre nouveau...
L' Union Européenne que nous n'avons pas nous-mêmes appelé de nos vœux se construit, à l’heure actuelle, sur la destruction, non seulement des États, mais, plus spécifiquement encore, de la souveraineté populaire et, donc, contre la Liberté elle-même .
L’Europe, par cette nouvelle forme de dictature - la dictature économique, nie, ainsi ouvertement l'existence de nos droits fondamentaux, patiemment durement et dûment obtenus par nos ancêtres au fil des époques..
Ce sont bien ces technocrates de la haute finance qui, privés en outre de toute légitimité démocratique puisque ce ne sont pas les peuples qui les ont élus, se voient aujourd'hui ,une trentaine d'année après la réunification allemande soudain propulsés, sans que nous n’ayons jamais été consultés sur la question, à la gestion de nos gouvernements.
Autant dire, effectivement, que c’est bien l’économie qui détermine aujourd’hui, au déni de toute démocratie, la politique.
Le prix Nobel d'Economie,“The Nobel Factor” créé il y a près d’un demi-siècle a été une machine de guerre visant à légitimer le tournant néolibéral des années 70 et 80,pour faciliter le remplacement du modèle social patiemment construit dans l'état des nations en europe,par celui de l’économie de marché débridée que chacun découvre avec de plus en plus de stupeur au fur et à mesure qu'elle progresse maintenant chez nous .
Dans “The Nobel Factor”, deux chercheurs démontrent comment ce prix a été créé pour battre en brèche la social-démocratie, et faire progresser la place donnée au marché.
Ce virage, porté par Margaret Thatcher en Angleterre et Ronald Reagan aux Etats-Unis, s’est appuyé sur une école de pensée : l’école de Chicago. Le pape de ce courant de pensée était l’économiste monétariste Milton Friedman (Nobel 1976). Ces économistes étaient convaincus que dans l’économie, l’Etat était le problème, jamais la solution. Il fallait donc privatiser tout ce qu’on pouvait, retirer la planche à billets des pattes des gouvernements, réduire les dépenses publiques, déréglementer les marchés…
Ces théories, développées par plusieurs professeurs de l’université de Chicago, se sont répandues,la monnaie est devenu un sujet central. Le marché dérégulé est devenu à la mode, avec les effets que l’on sait : insécurité économique et sociale, crises financières, corruption, inégalités, et au final rejet des élites.
Le jury a clairement favorisé les économistes néolibéraux. Les idées qu’il défendait ont coïncidé avec l’idéologie qui gagnait alors le FMI, la Banque mondiale, le Département du Trésor américain : ce qu’on a appelé le “consensus de Washington” et qui reposait sur cinq piliers : privatisations, austérité budgétaire, libération des mouvements de capitaux, libre-échange, indépendance des banques centrales .
Et, de fait, loin de se vouloir au départ une entité politique, encore moins sociale, c’est un espace uniquement économique fondé sur la libre circulation des marchandises et donc, essentiellement capitaliste, que notre Union Européenne elle-même naquit en 1957, avec le traité de Rome. Preuve en est que cette actuelle UE se dénomma longtemps, jusqu’en 1992 (date de l’entrée en vigueur du plus politique traité de Maastricht), "Communauté Économique Européenne", appellation alors synthétisée sous le sigle de CEE. Dans un grand marché européen sans barrières commerciales, où les capitaux et les marchandises peuvent circuler librement,autrement dit le paradis rêvé du capitalisme, les usines s'installent là où c'est le plus rentable, c’est-à-dire le moins cher. Dans les pays de l'Est les salaires sont bas, alors que la formation et la productivité en usine est tout à fait semblable à la nôtre, voire meilleure. En Slovaquie, le Smic est de 380 euros par mois, contre 1.500 bruts chez nous,une mine d'or à exploiter!
Rien d’étonnant, en d’aussi bancales fondations, si, au bout de pareil processus logique, ce sont des banquiers, eux-mêmes issus de ce symbole du capitalisme le plus sauvage qu’est Goldman Sachs, qui, sans jamais rien nous demander de surcroît, prennent effectivement aujourd’hui la tête de nos Etats.
Le capitalisme démocratique et prospère, celui des lois sociales et des garanties d'emploi devait beaucoup à l'épouvantail communiste. L'attaque massive contre les droits sociaux à l'Ouest a commencé avec la chute du rideau de fer.
La ville de Berlin correspond tout particulièrement à cette analyse. La partie ouest de la ville, îlot du « Monde libre » (selon la terminologie occidentale) sera très vite promue comme vitrine du système capitaliste et fut donc, à ce titre, massivement subventionnée par le gouvernement de la RFA naissante, aides qui couvraient plus de la moitié du budget de Berlin-Ouest.
Les entrepreneurs reçurent des aides considérables comme la « prime Zitter », un prêt à 6 % garantis, qui était censé pallier le manque chronique de main-d’œuvre. Les salariés berlinois même étaient choyés : une prime spécifique (le Berlinzuschlag) leur était versée, récompensant leur fidélité à la ville.
Durant la guerre froide,l'Allemagne de l'Ouest , Berlin-Ouest en particulier,
a artificiellement servi de vitrine du capitalisme.
De part sa situation insulaire Berlin Ouest n'était pas viable économiquement;l'état fédéral attribuait une aide financière très importante .5 milliards de dollars par an .Et 20 milliards de subvention au trafic aérien entre Berlin -Ouest et l'Allemagne fédérale ,Bonn prenant à sa charge 15% du billet d'avion entre Berlin et l'Allemagne occidentale .
Chaque personne qui travaillait à Berlin-Ouest touchait des subventions de l'état en plus de son salaire .
Les énormes subventions spécifiques à Berlin-Ouest attiraient aussi beaucoup les industriels, les usines comme BMW.
Pour s’assurer que l’économie de l’Allemagne occidentale est réellement relancée et qu’elle constitue un élément stable et central dans le bloc atlantique face au bloc de l’Est, les Alliés créanciers font des concessions très importantes aux autorités et aux entreprises allemandes endettées qui vont bien au-delà d’une réduction de dette. On part du principe que l’Allemagne doit être en condition de rembourser tout en maintenant un niveau de croissance élevé et une amélioration des conditions de vie de la population. Rembourser sans s’appauvrir. Pour cela, les créanciers acceptent : Primo, que l’Allemagne rembourse dans sa monnaie nationale, le mark, l’essentiel de la dette qui lui est réclamée. A la marge, elle rembourse en devises fortes (dollars, francs suisses, livres sterling…). Secundo, alors qu’au début des années 1950, le pays a encore une balance commerciale négative (la valeur des importations dépassant celle des exportations), les puissances créancières acceptent que l’Allemagne réduise ses importations, elle peut produire elle-même des biens qu’elle faisait auparavant venir de l’étranger. En permettant à l’Allemagne de substituer à ses importations des biens de sa propre production, les créanciers acceptent donc de réduire leurs exportations vers ce pays. Or, 41% des importations allemandes venaient de Grande-Bretagne, de France et des États-Unis pour la période 1950-51. Si on ajoute à ce chiffre la part des importations en provenance des autres pays créanciers participant à la conférence (Belgique, Hollande, Suède et Suisse), le chiffre total s’élève même à 66%. Tertio, les créanciers autorisent l’Allemagne à vendre ses produits à l’étranger, ils stimulent même ses exportations afin de dégager une balance commerciale positive.
De nos jours, le monde est dominé par une force unique, une idéologie unique, un parti unique mondialiste. La constitution de ce dernier a débuté, elle aussi, à l'époque de la guerre froide, quand des superstructures transnationales ont progressivement commencé à se constituer sous les formes les plus diverses : sociétés commerciales, bancaires, politiques, médiatiques. Malgré leurs différents secteurs d'activités, ces forces étaient unies par leur nature supranationale. Avec la chute du communisme, elles se sont retrouvées aux commandes du monde.
Le totalitarisme et la dictature financière excluent la révolution sociale.
La classe ouvrière a été remplacée au bas de l'échelle sociale, par la classe des chômeurs. Or que veulent les chômeurs ? Un emploi. Ils sont donc, contrairement à la classe ouvrière du passé, dans une situation de faiblesse.C’est là,précisément où le système prend l’avantage dans le rapport de force.
En réalité, l'idéologie, la supraidéologie du monde occidental, développée au cours des cinquante dernières années, est bien plus forte que le communisme ou le national-socialisme. Le citoyen occidental en est bien plus abruti que ne l'était le soviétique moyen par la propagande communiste. Dans le domaine idéologique, l'idée importe moins que les mécanismes de sa diffusion. Or la puissance des médias occidentaux est incomparablement plus grande. Et ce n'est pas tout : le cinéma, la littérature, la philosophie, tous les moyens d'influence et de diffusion de la culture au sens large vont dans le même sens. A la moindre impulsion, ceux qui travaillent dans ces domaines réagissent avec un unanimisme qui laisse penser à des ordres venant d'une source de pouvoir unique.
L'idéologie occidentale combine et fait converger les idées en fonction des besoins. L'une d'entre elles est que les valeurs et le mode de vie occidentaux sont supérieurs à d'autres. Alors que pour la plupart des peuples de la planète ces valeurs sont mortelles.
Un scientifique qui voudrait se pencher sur les mécanismes du totalitarisme démocratique aurait à faire face aux plus grandes difficultés. On en ferait d'ailleurs un paria. Par contre, ceux dont le travail sert l'idéologie dominante, croulent sous les dotations et les éditeurs comme les médias se les disputent.
Le politiquement correct « nationalise » le comportement humain, le standardise, étant maintenant sur le point d’obtenir un "homme nouveau".
L’idiot devient l’étalon global, le marathonien idéal des empires et des multinationales. Un monde soumis à un dictat de l’anormal.
Le politiquement correct, c’est la liberté prise en otage par les "élites".
Comparable, dans son ampleur et ses conséquences, à une guerre mondiale, la chute du Mur de Berlin, a été un événement politique considérable, elle est aussi un bouleversement économique comme il ne s'en produit qu'un ou deux par siècles .
Du jour au lendemain ou presque, le "contre-capitalisme" est démantelé, laissant le champ libre à une économie de marché planétaire. Dès l'effondrement du rempart de béton de la RDA, le marché et la "démocratie" annexent l'Est d'un même pas . Le rapport de force entre le capital et le travail s'inverse. Avant novembre 1989, les travailleurs profitaient indirectement de la crainte du communisme - pour limiter les risques de révolution, les entreprises et les Etats consentaient des augmentations de salaires régulières et des droits sociaux étendus. Tout d'un coup, cette crainte n’a plus raison d’être. C'est le détenteur de capital qui profite de cette “ouverture”, dans lequel il fait circuler son argent comme bon lui semble pour profiter des opportunités de rendement ou de taxation favorables. La chute du Mur de Berlin a signé la victoire du capital et du rentier .
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En Allemagne 20% de la population est pauvre:
Knapp 20 Prozent der Bevölkerung sind arm
cela représente 16 millions de personnes, ce qui correspond à 19,7% de la population. Dans l'ensemble de l'Union européenne, la proportion est plus élevée, avec une moyenne de 23,5%.
"La chute du mur de Berlin et les dérapages de la mondialisation"
La chute du mur de Berlin et les dérapages de la mondialisation
« Le totalitarisme financier est froid. Il ne connaît ni la pitié ni les sentiments. Les dictatures politiques sont pitoyables en comparaison avec la dictature financière. Une certaine résistance était possible au sein des dictatures les plus dures. Aucune révolte n'est possible contre la banque »
Alexandre Zinoviev
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Le 09 Novembre a lieu tous les ans la commémoration de la chute du mur de Berlin.
Aucunes des élites participant à cette commémoration ,pas plus que la presse de la bien-pensance , ne rappellent que La RDA n'a vu le jour qu'après la fondation de la République fédérale d'Allemagne par les puissances occidentales en mai 1949. Le territoire du nouvel État, dont la capitale était Bonn, est celui qu'occupaient les Américains, les Britanniques et les Français depuis 1945 .Le 8 mai 1949,le Conseil parlementaire allemand adopte la Loi fondamentale. Elle prévoit la création d'un nouvel État, la République fédérale d'Allemagne (RFA).. La RDA n'a pas été fondée pour diviser l'Allemagne. L'Allemagne était déjà divisée lors de la fondation de la RDA le 07 octobre 1949.
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