#quitmyjob .Le système vacille
Aux États-Unis, le secteur privé a détruit 301.000 emplois en janvier.
La puissance américaine est passée de "You’re Fired" "Vous êtes virés", à "I quit" "Je démissionne".
Une vague venant des USA provoque le chaos dans l’économie américaine d'abord, avec la suppression de 21.000 postes dans l’industrie manufacturière, 62.000 dans les secteurs du commerce, des transports et des services publics et 10.000 dans la construction …
Au cours du premier mois de 2022, 301.000 emplois privés ont été détruits aux USA.
Le mouvement massif de démissions volontaires qui balaie l’Amérique continue de surprendre.
Depuis 2020, quelque 48 millions d’Américains ont volontairement démissionné. Près d’un quart des employés aux États-Unis en ont assez de leur travail et de ses mauvaises conditions et salaires.
Dans ce pays où en temps normal l’employé moyen ne conserve son poste que quatre ans, cette vague de démissions est inédite…
Ce phénomène, baptisé The Great Resignation, est devenu viral,y compris sur les réseaux sociaux américains.
Il exprime à la fois le ras-le-bol et la quête de sens de millions de travailleurs. Si en France un tel phénomène n'est pas aussi visible, le boom des ruptures conventionnelles et la pénurie de main-d'œuvre dans plusieurs secteurs peuvent être des signes avant-coureurs…
Le mouvement a été lancé par Shana Blackwell, jeune employée d’un supermarché Walmart qui a publiquement annoncé - dans le haut-parleur du magasin - qu’elle démissionnait. La vidéo est devenue virale, générant des dizaines de millions de vues et un hashtag qui reflète une vraie tendance "#quitmyjob".
Il y a un aspect sociétal, social, psychologique.
Des salariés ont pris conscience que leurs conditions de vie n’étaient pas bonnes et qu’ils souhaitaient avoir un travail en phase avec leurs souhaits et leurs valeurs.
Au début, les secteurs des services étaient les plus touchés par le phénomène. La tendance s’est généralisée et concerne toutes les professions, catégories et âges. Même les PDG sont touchés. Une étude a ainsi révélé que le nombre de démissions de PDG au premier semestre 2021 était monté en flèche, soulignant que les CEO n’étaient pas "immunisés" contre l’épuisement et le stress. "Les motifs de démission diffèrent généralement selon la catégorie socio-professionnelle".
Si les caissières de supermarchés, aides-soignantes, femmes de ménages ont massivement démissionné, c’est pour exprimer un ras-le-bol. "Maintenant que la reprise économique est là, ces travailleurs se rendent compte qu’il n’y a pas de raisons qu’ils continuent à être sous-payés". Les CSP+, eux, ont profité du télétravail et ont eu une prise de conscience. "Certains ont déménagé des grandes villes comme Los Angeles ou San Francisco pour rejoindre l’intérieur des terres, en quête de calme.
Revalorisation des bas salaires
Les répercussions de ce phénomène sont multiples. Les entreprises doivent rivaliser d’efforts pour attirer et garder leurs salariés dans un contexte de vieillissement de la population. Plusieurs grandes enseignes sont ainsi contraintes de revaloriser le salaire minimum à 15 dollars contre 12 ou 10 pour certaines. Les travailleurs veulent de meilleurs salaires et avantages, bien sûr, mais ils exigent également de l'autonomie et de la flexibilité, notamment dans leurs horaires de travail. Et les employeurs - grands et petits - doivent simplement s’adapter.
Ce phénomène, qui est surtout visible aux États-Unis pourrait s’exporter. Il est à noter deux signaux marquants en France : la hausse des ruptures conventionnelles qui témoigne d'une volonté de changement, et une hausse des emplois vacants dans l’hôtellerie, le bâtiment ou encore le nettoyage. Fin novembre, plusieurs grands groupes comme Decathlon et Leroy Merlin ont d’ailleurs fait l’objet de grèves. Face à une pénurie de main d’œuvre, le rapport de force a changé à léchelle du monde, et les bas salaires réclament au minimum des augmentations.
CHEZ DECATHLON, LEROY MERLIN, SEPHORA… LA RÉVOLTE DES BAS SALAIRES
C’est une colère qui gronde dans les grandes entreprises françaises. Chez Leroy Merlin, Sephora, Labeyrie... des salariés débrayent et réclament une augmentation de leur salaire. Alors que plusieurs secteurs font face à une pénurie de main d'œuvre, que l'inflation et la hausse des prix de l'énergie grignotent le pouvoir d'achat, le rapport de force se modifie en France aussi…
A lire:
Comme Margaret Thatcher dans les années 1980 ,Macron répond: "Il n'y a pas d'alternative".
Notes:
États-Unis: le secteur privé a détruit 301.000 emplois en janvier
La «grande démission» déferle sur l’Amérique
La “grande démission” s’est répandue dans toute l’Amérique
LA GRANDE DÉMISSION AUX ÉTATS-UNIS, SYMBOLE D'UN NOUVEAU RAPPORT AU TRAVAIL
CHEZ DECATHLON, LEROY MERLIN, SEPHORA… LA RÉVOLTE DES BAS SALAIRES